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L'édito politique de Thierry Guerrier - Les effets politiques du coronavirus

Finalement, le coronavirus pourrait bien faire les affaires d'Emmanuel Macron, entre bonne gestion de transparence et score des municipales à relativiser. Pourquoi ?

L'édito politique de Thierry Guerrier, chaque lundi à 7h20 en direct sur sudradio.fr.

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Bonjour Thierry Guerrier, dans votre édito politique, ce matin, vous voulez revenir sur la dimension « politique » de la crise du coronavirus…

Dans la mesure où cet événement - aussi imprévisible que compliqué à gérer - impacte la vie quotidienne de toute la nation, c’est presque autant une crise politique, qu’une crise sanitaire

Vous voyez bien que le pays ne vit déjà plus qu’au rythme des annonces sur l’évolution de la pandémie et sur les mesures qui sont prises.

Pour l’exécutif c’est un casse-tête, sans précédent dans l’ère moderne, comment protéger les plus fragiles, les seuls vraiment menacés par ce virus, sans déclencher la panique de tous les autres sans casser l’économie, tout en montrant qu’il est à la manœuvre ?

Ce sont des injonctions totalement contradictoires pour le gouvernement et le président de la République qui, pour l’instant, reconnaissons-le, s’en sortent de façon plutôt habile.

Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

La façon dont, au plus haut niveau, président et Premier ministre, montrent que l’état est sur le pied de guerre tout en évitant des mesures à l’italienne qui paralyseraient le pays, par exemple.

La façon dont le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est immédiatement saisi du dossier et tente d’être très pédagogue sur les fameux « gestes barrières », tout en donnant des explications techniques pas toujours simples comme ces notions de différenciation entre zones d’activité forte du virus et les autres ou encore de proportionnalité dans les mesures d’interdiction, le soutien aussi des pouvoirs publics au personnels soignants en mettant fin aux plafonds des heures sup dans les hôpitaux. Il était temps ou encore le déploiement d’une véritable télémédecine.

tout ça montre une tentative de gestion de cette crise, au plus fin, à l’écoute des experts et surtout des soignants en essayant de préserver l’activité.

Pourtant on parle déjà de passer au « stade 3 », du plan de gestion de la pandémie ?

Et c’est le président de la République lui-même qui y prépare les esprits en affirmant - comme il l’a fait hier - que ce fameux « stade 3 » est « inexorable ».

La grande difficulté là encore, c’est d’éviter de casser la machine économique, et en même temps de permettre au système de santé de s’y préparer.

Mais le gouvernement n’en fait-il pas « trop » ?

Je ne crois pas ! Que dirait-on s’il n’avait pas décrété ainsi la mobilisation générale, pour mieux connaître, et contenir, les effets de ce virus même si, finalement, espérons-le, il s’avérera n’être qu’une méchante grippe.

Espérons le en effet, tout ça crée quand même un climat très nocif ?!

Nocif pour l’économie, on l’a dit. Et ça tombe mal au moment où on enregistre les premiers reflux réels du chômage…

Climat nocif aussi pour notre démocratie : même si les élections municipales ne sont pas reportées, on redoute une faible présence dans les bureaux de vote dimanche prochain ce qui fausserait le scrutin.

Paradoxalement, le seul qui pourra peut-être profiter politiquement de cette crise, ce pourrait être le chef de l’État qui doit passer à l’acte II du quinquennat. Cette affaire faisant oublier un éventuel vote sanction contre la « république en marche » aux municipales et l’emploi du 49.3, pour faire adopter la réforme des retraites.

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