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Le talon d'Achille de Macron

Aujourd'hui, qui est Emmanuel Macron ? Est-ce le favori ou l'outsider ?

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Emmanuel Macron a beau dire qu'il est l'outsider, il est le favori de l'élection présidentielle. Il n'est peut-être pas le favori du premier tour, puisque Marine le Pen est donnée légèrement devant lui dans les sondages, d'un à deux points, mais il est bien favori du second tour. Ce qui compte, c'est de gagner au second tour. Face à Marine le Pen, si c'est elle, il l'emporterait sans difficulté. Le fait qu'il soit le favori va à l'encontre de plein d'idées reçues, comme celles qui disent que l'on voit toujours les mêmes têtes en politique. Beaucoup de vieilles têtes sont parties de gré ou de force, on peut citer François Hollande, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, alors que l'on se retrouve avec un homme jeune pour favori de l'élection, puisqu'il va avoir quarante ans à la fin de l'année. On ne le connaissait pas du tout il y a cinq ans, très peu il y a trois ans et pas si bien que ça l'année dernière. C'est pour cela que beaucoup de zones d'ombre demeurent chez ce personnage et dans son programme. Qu'il gagne ou pas l'élection, il aura déjà largement travaillé au renouvellement de la vie politique.

Dans le sondage IFOP/Fiducial/ Sud Radio/ Paris Match, Macron est à 23 % d'intentions de vote au premier tour, derrière Marine le Pen qui est à 24 %. Ce qui est tout à fait intéressant - je n'ai jamais vu cela pour aucun candidat - c'est l'homogénéité des âges des gens qui veulent voter pour lui. De 18 à 95 ans, il fait le même score chez tout le monde, 23 % chez les 18 à 24 ans, pareil chez les 35 à 45 ans, etc. Toutes catégories confondues, il fait le même score. C'est un phénomène très rare. Si on regarde les autres candidats, Jean-Luc Mélenchon est plus fort chez les jeunes, François Fillon est plus fort chez les plus âgés, par exemple. C'est donc vraiment du jamais-vu. Où est la fracture ? Où sont les différences de votes dans l'électorat Macron ? Elles sont à la fois dans la géographie et dans le niveau d'éducation. D'après le sondage qui nous intéresse, on voit que Macron est vraiment le candidat des métropoles, des gens à l'aise dans la mondialisation, sans caricaturer, on peut dire que la caractéristique qui les rassemblent c'est d'être urbain et aisé. Pour ce qui est de l'éducation, il s'agit surtout de gens sur diplômés, au contraire de Marine le Pen qui rassemble un électorat avec le bac, ou un peu moins, et moins de sur diplômés. Et si l'on a un second tour de la sorte, on n'aura jamais vu cela, ni avec Mitterrand contre Giscard, Chirac contre Jospin, Sarkozy contre Royal. Ce qui veut dire que si Emmanuel Macron veut gagner, il doit savoir s'adresser aux classes populaires. C'est son point faible pour l'instant.

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