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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - Macron part à l'assaut du séparatisme

Le président de la République s'est exprimé hier à Mulhouse pour évoquer le "séparatisme" islamiste, qu'il appelait avant "communautarisme". Et selon Élisabeth Lévy, voilà que Macron joint enfin les mots aux actes. Mais avec quelques ambiguïtés tout de même...

Le regard libre d'Elisabeth Lévy

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Emmanuel Macron a enfin prononcé son grand discours sur le séparatisme islamiste...

Le terme désigne une forme de sécession mentale, allant de pair avec une hostilité à la société française et à ses valeurs. Selon des travaux savants, cette sécession concerne une forte minorité des musulmans, probablement la moitié des jeunes.

La droite et le RN répètent qu’on a déjà entendu tout ça mais le discours de Bourtzviller est un tournant dans la parole publique. Pour deux raisons :

  • On ne se focalise pas seulement sur la violence, mais sur la société et les mentalités. Notre ennemi, c’est ce séparatisme.

  • Pas une question de laïcité, mais de civilité.

Emmanuel Macron déclarait que « dans la République, on ne peut pas accepter qu’on refuse de serrer la main à une femme parce qu’elle est femme ; dans la République, on ne peut pas accepter que quelqu’un refuse d’être soigné ou éduqué par quelqu’un ; dans la République, on ne peut pas accepter la déscolarisation ; dans la République, on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier ; dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République, c’est aussi simple que ça », a énuméré le président.

D’accord, mais ce ne sont que des mots ?

En politique, les mots sont des actes. C’est la première fois qu’un président de la République nomme les choses avec autant de netteté. Quand on se rappelle que le candidat Macron expliquait tout par les inégalités et croyait tout résoudre par la croissance, on mesure le chemin parcouru.

Ensuite, il a également annoncé des mesures concrètes, principalement destinées à délivrer l’islam de France des influences étrangères qui s’exercent à travers des imams et aussi des professeurs. Par mesure de bon sens : imposer aux uns et aux autres de parler français. Surveiller ce qui se dit dans les salles de classes et dans les mosquées.

Puis les ELCO seront supprimés à la rentrée. En revanche, sur les imams, on peut être dubitatifs. Seulement une douzaine de mosquées sont fermées et ce provisoirement. De plus, Macron a mentionné plusieurs pays et particulièrement ciblé la Turquie, mais rien sur le Qatar ni sur l’Arabie saoudite.

Beaucoup le soupçonnent aussi de vouloir cajoler l’électorat de droite ?

Je préfère croire qu’il a pris conscience de la gravité du problème. Contrairement à ce qui reste de la gauche qui préfère flatter la fibre victimaire des musulmans en expliquant que tous les maux viennent des discriminations. Contrairement à nombre de musulmans qui, de peur d’être accusés de trahir leur communauté, dénoncent plus volontiers la stigmatisation que l’emprise islamiste. Alors pas sûr que la République soit aussi simple que ça.

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