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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - L'infox de Sibeth Ndiaye

Dans son traditionnel rendez-vous; frappé de l'anglicisme - #AskPPG - Sibeth Ndiaye s'est distingué par la méconnaissance du dossier de la réforme des retraites. En expliquant qu'il faudrait 65 référendums pour faire adopter le texte. Fake News !

Le regard libre d'Élisabeth Lévy

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La porte-parole du gouvernement a exclu hier un référendum sur les retraites.

Sibeth Ndiaye, qui est très start-up nation, a créé sur Twitter un hashtag #AskPPG, ce qui en bon franglais veut dire « Demandez au porte-parole du gouvernement ». Elle répond chaque semaine aux internautes.

Hier, la question était : pourquoi refusez-vous un référendum sur les retraites ?

Réponse.

« C’est un texte qui comporte 65 articles, donc pour faire un référendum sur un texte aussi complexe, il faudrait faire 65 référendums. Raison pour laquelle nous avons souhaité un débat parlementaire qui soit riche. Dans une démocratie représentative, les députés et les sénateurs sont là pour relayer la voix des citoyens. »

Et c’est vrai, cette histoire de 65 référendums ?

Évidemment pas et d’ailleurs, elle a eu les honneurs des décodeurs du Monde et des facts-checkers de Libération. Avec en prime une querelle talmudique entre exégètes des propos ministériels. Le confrère du Monde les a pris au premier degré tandis que pour le journaliste de Libération Sibeth Ndiaye voulait « exprimer la difficulté de se prononcer par oui ou non, dans le cadre d’un référendum, sur un sujet aussi complexe ». Aussi complexe que la pensée du Président ? Autant dire qu’on n’est pas au niveau.

Certes, Sibeth Ndiaye est trop jeune pour avoir voté sur les 248 articles du traité de Maastricht, mais elle n’a pas connu Napoléon et elle en a entendu parler. Qu’elle sache qu’en 1992, l’opinion éclairée s’étonnait déjà que le populo ait lu (peut-être même compris) le traité.

On pourrait donc soumettre la réforme des retraites au référendum ?

Juridiquement sans problème. Nul besoin de l’usine à gaz du RIC. Le référendum est le supplément d’âme gaullien du régime représentatif, l’idée que le dernier mot revient au peuple. L’article 11 dispose que celui-ci peut être consulté sur des textes particulièrement importants. En 1962, les Français ont décidé d’élire leur président au suffrage universel direct, changeant profondément la Vème République.

Politiquement, cela aurait du panache. Plus que le piteux 49-3 vers lequel on se dirige. Surtout, un beau et grand débat référendaire serait permettrait d’effacer la forfaiture de 2005, quand on a demandé son avis au peuple pour s’asseoir dessus. Quand un peuple dit non, c’est oui. Cela a laissé une grande amertume. Depuis, le référendum est un sujet sensible, symbole de la trahison des élites.

Peu probable que Macron fasse ce pari risqué. En attendant, sa porte-parole devrait éviter de dire trop fort que nous sommes trop stupides pour avoir un avis sur un texte que le gouvernement n’a pas été fichu de ficeler en deux ans.

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