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Le feuilleton de la décomposition du paysage politique français se poursuit avec le départ de Philippot

Retour aujourd'hui sur la démission de Florian Philippot qui a décidé de quitter le Front national.

Le feuilleton de la décomposition du paysage politique français se poursuit. Chaque semaine un nouvel épisode. Cette fois, c'est Florian Philippot qui part du Front national. Certes, il ne va pas partir avec beaucoup de militants et de cadres mais il ne pose pas moins un problème de ligne au FN, tant il a incarné une dimension anti-libérale et sociale qui donnait un contenu au ni droite, ni gauche du parti frontiste. Une nouveauté alors que ce dernier, du temps de Jean-Marie Le Pen, était très marqué par le poujadisme de son fondateur, qui professait une grande méfiance vis-à-vis de l'État. Le débat qui agite aujourdhui le FN est au fond le même que celui qui agite toutes les droites de l'UMP, devenue LR, c'est-à-dire le débat autour de ce que l'on a appelé la ligne Buisson. C'est un débat qui pose la question de savoir jusqu'à quel point faut-il privilégier l'identitaire, l'immigration et la sécurité dans l'identité du parti et de son projet politique.

Le FN proclame qu'il ne changera pas de ligne mais les tensions internes sont fortes. Et avec ce départ de Philippot, le débat interne devient public et met le parti frontiste au pied du mur. Pour bien comprendre, il faut s'arrêter juste un instant sur les erreurs de Philippot. La première, c'est qu'en se plaçant lui-même dans l'héritage gaulliste - à tort ou à raison - il a cru pouvoir changer l'ADN du Front national qui n'est pourtant pas un parti gaulliste, c'est le moins que l'on puisse dire. Il n'y est pas arrivé parce que l'on ne fait pas basculer ainsi une famille politique en la coupant totalement de son histoire. Deuxième erreur, la fixation sur l'euro. Oui l'euro a été une catastrophe pour la France et pour l'Europe, mais ce n'est pas pour autant que la réversibilité est aisée à mettre en oeuvre, elle a un coût considérable. Sortir de l'euro, c'est prendre un risque considérable... Ce qu'a sous-estimé Florian Philippot, c'est la peur du vide qui a été plus forte que tout. Il a pêché, d'une certaine manière, par esprit de système. Aller au bout de la logique en politique, c'est toujours minorer l'importance des sentiments, des passions et des angoisses...

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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