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La rupture entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe

Ce matin, c’est une confusion qui règne depuis hier soir au sommet de l’état entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe.

C’est le foutoir, si vous me permettez cette expression. Imaginez un peu un premier ministre qui hier après midi, à l’assemblée nationale, annonce un moratoire qui sera évalué au terme des 6 mois. Toute la journée des ministres comme Benjamin Grivaux ou Marlène Schiappa, laissent entendre que peut être il y aura une évaluation de l'ISF. Hier soir, patatras ! L’Élysée communique : la taxe est annulée, purement et simplement. Et Emmanuel Macron l’a redit : on ne détricotera pas l’ISF. Et en fin de soirée,hier, vers 22h45, L’Élysée se sent obligé de préciser que l’annulation s’est faite d’un commun accord avec Édouard Philippe. Généralement, quand on précise, c’est que ça s’est mal passé ... Et pour tout dire, ça se passe de plus en plus mal. 

Et Edouard Philippe devient le bouc émissaire des macronistes. Tous ceux qui murmurent à l’oreille du Président que Edouard Philippe est trop raide, que son mantra budgétaire nuit à son image, etc etc ... La charge est un peu facile mais c’est un grand classique de la 5ème République, le 1er fusible... Mais le problème, c’est que quand on grille un fusible, on en a forcément un de remplacement. Là, on ne voit pas vraiment qui... 

C’est probablement cela, le plus complexe pour le président. Remplacer Edouard Philippe oui mais par qui ? Certains macronistes évoquent Le Drian pour aller à Matignon. François Bayrou en rêve malgré sa mise en examen, on murmure aussi le nom de Xavier Bertrand, un profil plus social ou Jean Michel Blanquer. Mais en réalité, on se demande bien qui et surtout pourquoi ? Changer de premier ministre sans changer de politique ne mène à rien. En réalité, ça coince vraiment de plus en plus entre le président et son premier ministre. On sait que la tension est grande entre les deux hommes, que deux lignes s’affrontent clairement : la ligne des rigoureux du budget, du il faut tenir, ça c’est Edouard Philippe et puis l’aile plus politique, qui veut lâcher pour négocier. Cette aile a gagné et a l’évidence, quelle que soit les semaines à venir, on a du mal à voir comment ce couple pourrait continuer ensemble encore longtemps. 

Beaucoup dépendra en fait de la journée de samedi. On a 2 options : soit la manifestation ne se passe pas si mal, et on peut imaginer de nouveaux pas dès la semaine prochaine. Une forme d’assouplissement et une petite ouverture dans le dialogue, soit la manifestions dégénère vraiment et la, nous rentrons dans une zone totalement inconnue. Comment réagira l’opinion face à de nouvelles violences ? Comment reprendre la main politique alors qu’on n’est plus du tout audible ?

Hier l’Élysée a alerté, a parlé de morts possibles lors de cette manifestation, une manière aussi de dissuader les gilets jaunes raisonnables de venir manifester à Paris. Si la manifestation dégénère, on sera en véritable crise de régime. Tout peut arriver : un remaniement, une dissolution. Le pouvoir est tellement faible aujourd’hui que tout peut arriver. Nous n’en savons rien mais une chose est certaine : cette semaine devait être une semaine dans l’art de l’exécution claire, précise, efficace. Elle a été une semaine foutoir, ambiguë, cafouilleuse. La caractéristique d’un pouvoir en état de sidération

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