De fait, c'est sur toutes les chaînes. On oublie Games of Thrones. On oublie House of Cards et on suit une série bien de chez nous, autrement plus palpitante, cela s'intitule, Qui perd gagne. Résumé des épisodes précédents, après avoir lié sa candidature, sans que personne ne le lui ait demandé, à l'inversion de la courbe du chômage, François Hollande doit donc renoncer à briguer sa succession. C'est perdu et donc c'est gagné. Bien joué ! Son représentant, Benoit Hamon, pourrait rafler la mise en s'alliant avec Jean-Luc Mélenchon et offrir une chance inespérée à une gauche de gauche d'accéder à l'Élysée. Les deux hommes choisissent d'échouer séparément plutôt que de gagner ensemble. C'est perdu et donc c'est gagné. Encore bien joué ! François Fillon promet aux Français du sang, de la sueur et des larmes, les électeurs de la primaire adhèrent massivement. Va-t-il gagner ? Et donc perdre ? Non, on apprend que lui-même s'est exonéré de ce programme en salariant sa femme, pour un emploi possiblement fictif. Ouf ! C'est perdu et donc c‘est gagné. Toujours bien joué ! Emmanuel Macron plane dans les sondages, danger de victoire imminent, il faut donc tenter le tout pour le tout, parler de crime contre l'humanité, du colonialisme, mais pas n'importe où, en Algérie. Pour plus de sûreté, Macron reprend sur le ton de la plaisanterie le « je vous ai compris » Gaulliste. Les pieds-noirs s'étranglent, le tollé enfle… C'est perdu et donc c'est gagné. Décidément, bien joué !
Il manque Marine le Pen, que les scénaristes négligeaient jusqu'à présent pour développer d'autres personnages. Allez savoir pourquoi… Les scénaristes ont leurs raisons, que la saison ignore. Mais lundi, en pleine visite officielle au Liban, perquisition au siège du FN, dans une affaire d'assistant parlementaire présumé fictif et mise en examen de Catherine Griset, son chef de cabinet. On se souvient que celle qui donne des leçons à toute la classe politique, c'est de toutes les matières l'inox qu'elle préfère. L'inox des nombreuses casseroles pendues à ses basques. Encore des soupçons de fraudes et de financements illégaux, lors de la présidentielle et de la législative en 2012, toujours des soupçons de financement par une puissance étrangère, à savoir la Russie - excusez du peu- toujours des soupçons quant à une déclaration de patrimoine inexacte du père et de la fille, et encore des soupçons sur des comptes en Suisse et autres paradis fiscaux, qu'aurait détenu Jean-Marie le Pen. Finis le Qui perd gagne ! Marine le Pen est désormais l'héroïne d'un spin off, qui a pour titre : Tête toujours haute, mais mains plus très propres.