Cette nouvelle Assemblée nationale, qui fait sa rentrée aujourd’hui, c’est un peu une armée d’amateurs livrée aux professionnels.
J’apprécie la réussite du pari de Macron qui a réussi, par sa démarche originale et roublarde, à faire venir à l'Assemblée une masse de députés ‘amateurs’, passionnés par la politique mais pas encore gangrenée par une trop grande expérience.
Je sens bien le besoin qu’on a de caporaliser cette troupe peut-être imprévisible par des professionnels de la politique, on l’a vu avec Richard Ferrand. Je note que même au sein de la République en Marche, certains députés s’étaient déjà plaints de ne pas avoir été informés de ce qui se passait avec l’élection, forcément triomphale, de Richard Ferrand, puisqu’il n’avait aucun adversaire en face de lui.
Je voudrais qu’on arrive, demain, dans la pratique parlementaire, à un juste milieu entre la fraîcheur de ces nouveaux arrivants et la nécessaire expérience. Mais je ne voudrais pas que cette expérience des professionnels, dont on surestime la compétence, ne vienne étouffer ce qu’il pourrait y avoir de formidable dans l’arrivée de cette multitude d’amateurs.
Je crains fort que, parce que j’ai eu d’autres expériences, dans d’autres institutions, que les savoirs ne se dégradent trop rapidement au pouvoir.
Écoutez l'édito politique de Philippe Bilger, dans le Grand Matin Sud Radio