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La France en pleine crise de régime

Nous entrons dans une crise de régime. Tout de suite les grands mots me direz-vous. Et pourtant. 

Vous connaissez la formule célèbre d’Albert Camus : "Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur du monde". Eh bien, je pense qu’il est très important de comprendre quelle est la véritable nature de la crise actuelle. La 1ère crise, c’est la crise sociale, qui met dans la rue des centaines de milliers de Français, de Gilets jaunes, qui sont exaspérés par les taxes sur les carburants, ou plus généralement, par les pressions sur leur pouvoir d’achat. À cela s’ajoute une 2ème crise : une crise politique. Dont témoignent les prises de positions innombrables de dirigeants de La République en marche, qui s’inquiètent de l’intransigeance élyséenne. Et puis donc, il y a une 3ème crise. Une crise de régime.

Mais alors c’est quoi, une crise de régime ? C’est une crise qui met en cause la nature même des institutions. Or, c’est très exactement ce qui est en cause aujourd’hui. Car, les institutions de la Vème République ont cette particularité assez peu démocratiques qu’elles permettent à un président même très mal élu – comme le fut Emmanuel Macron, plus par un vote de rejet du Front national que par un vote d’adhésion- d’imposer à tout un pays une cascade de réformes, aussi impopulaires soit-elles. C’est cela une crise de régime : c’est tout un pays dressé contre un président, dont la légitimité ou l’autorité sont entamées mais qui est protégé par des institutions autoritaires. Des institutions qui - à rebours de la négociation qui serait la règle dans des démocratie plus apaisée - confèrent des pouvoirs exorbitants au président.

Comment sort-on d’une crise de régime ? Je serai tenté de vous répondre d’une formule lapidaire : par la révolution. Ou par la dissolution. Je veux dire par là que si Emmanuel Macron s’entête, refuse toute concession, il n’aura plus bientôt devant lui que deux options. Soit, l’option d’une généralisation du conflit. Une sorte de Mai 68, mais d’un type radicalement nouveau. Soit l’option d’une dissolution, qui est en fait, avec le référendum, la seule porte de sortie qu’offrent ces institutions très autoritaires.

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