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La dernière ligne droite

À treize jours du premier tour de l'élection présidentielle, le quatuor de tête se resserre - Fillon, Mélenchon, Macron, le Pen - tandis que les sept autres - Hamon, Dupont-Aignan, Asselineau, Cheminade, Poutou, Arthaud, Lassalle - sont si distancés, qu'il parait impossible qu'ils puissent accéder au second tour. Dans le groupe des quatre, comment se distribuent les cartes, alors que s'engage la dernière ligne droite ?

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Il y a un tassement des deux candidats qui sont en tête de la course. Il y a de quoi les inquiéter, parce que, dans les élections précédentes, chaque fois qu'un favori a pris la mauvaise pente, cela s'était mal terminé. Néanmoins, la situation de le Pen et Macron est assez différente. L'électorat de Marine le Pen s'effrite, mais ceux qui disent se prononcer en sa faveur sont absolument déterminés, puisque 80 % d'entre eux disent qu'ils ne changeront plus d'avis. Il faut aussi rappeler que le Front national a fait dans les élections intermédiaires entre 24 et 25 % des suffrages, donc on devrait retrouver cet électorat, ce qui est une situation peut-être modérément plus solide que celle d'Emmanuel Macron. Un homme dont l'électorat est gazeux. C'est-à-dire qu'il n'est pas vraiment déterminé, puisqu'un électeur sur deux annonce voter avec certitude pour Macron. Pour les poursuivants beaucoup de questions demeurent. François Fillon, comme Marine le Pen, possède un socle très solide, 80 % des électeurs qui disent voter pour lui affirment qu'ils ne changeront plus d'avis, mais il faut constater que les décollage annoncé, rassemblement après rassemblement, reste une hypothèse qu'aujourd'hui les les sondages ne vérifient pas. Mirage ou réalité ? Nous verrons. Enfin, le phénomène du moment, c'est la dynamique qui propulse Jean-Luc Mélenchon. On l'a vu à l'œuvre avec ce rassemblement exceptionnel à Marseille, on le voit devancer François Fillon dans un sondage publié ce matin. Un bond en avant qui doit vraiment être consolidé, parce qu'en 2012, on l'avait vu retomber assez bas.

C'est pour Marine le Pen qu'il y aura moins de surprise, je ne la vois pas descendre en dessous de 20 %, mais attention , parce qu'elle est tout de même défiée par Jean-Luc Mélenchon dans l'électorat ouvrier, qui peut se déplacer pour retrouver un candidat de gauche. Celui-ci ayant une offre en politique intérieure comparable à celle de Marine le Pen. De son côté François Fillon a changé de stratégie hier, avec sa fameuse phrase, « je ne vous demande pas m'aimer, mais de me soutenir ». Ce qui est assez innovant, puisque la Cinquième République est une rencontre entre un homme et un peuple. Là, Fillon plombé sur son image essaie de vendre son programme, qui est, de fait, le plus structuré. Il bouscule les codes de la présidentielle. Cela va-t-il suffit à dégeler cette banquise des électeurs de droite, qui représente une bonne dizaine de points ? On va voir, mais ce scénario n'est pas impossible. Tout peut se terminer à 20 %, ce qui est la zone de danger pour Macron. À partir de ce pourcentage tout devient possible pour tout le monde. Il faut d'ailleurs rappeler qu'une élection présidentielle s'est jouée ainsi, c'était un président ayant gagné avec 19 % des suffrages : Jacques Chirac.

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