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Julien Denormandie : "S'il faut prendre des mesures encore plus radicales, nous sommes un gouvernement dont la main ne tremblera pas"

Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 20 mars sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Julien Denormandie, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 20 mars à 7h40.

Julien Denormandie : "on voit le manque de respect du confinement autant dans les quartiers populaires des Yvelines qu'en plein centre de Versailles !"

Emmanuel Macron a déploré jeudi 19 mars que les Français prenaient à la légère les consignes de confinement. Faut-il augmenter les amendes ? Renforcer les mesures de confinement ? "Il faut surtout une prise de conscience collective, estime Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement. Ce confinement nous impose de rester au maximum chez nous, sauf pour se soigner, se nourrir et aller travailler quand on ne peut pas télétravailler, rappelle-t-il. C'est un sacrifice, mais plus vite on le respectera, plus vite on en sortiraCe sacrifice est utile parce qu'il sauve des vies".

 

Pour faire respecter ces consignes, "les arrêtés préfectoraux peuvent être une solution, affirme Julien Denormandie, les amendes, les explications précises, sur le footing notamment". Il apparaît que le confinement est difficile à faire respecter dans les quartiers sensibles, il y a des endroits où la police ne peut pas rentrer. "Oui, il y a des zones où c'est difficile, reconnaît le ministre, où il est plus difficile de faire respecter le confinement : mais on voit le manque de respect du confinement autant dans les quartiers populaires des Yvelines qu'en plein centre de Versailles !, dénonce-t-il. Il faut absolument en appeler au civisme des gens et dire que la police prendra des sanctions. Enfin, il faut accompagner : dans ces quartiers, certaines personnes font des boulots au-delà des policiers, très importants, comme les médiateurs, les associations"

 

"On n'exclut rien, dans aucun domaine, pour sauver la vie des gens"

Faut-il aller plus loin et instaurer un couvre-feu à partir de 18 heures ou 20 heures ? s'interroge Patrick Roger. "Nous laisserons le président de la République en décider avec l'avis des médecins, explique Julien Denormandie. C'est eux qui nous disent à quel moment il faut durcir les conditions. S'ils nous conseillent de prendre des mesures encore plus radicales, le gouvernement saura les écouter, affirme-t-il. Mais nous irons par étapes, qui peuvent être rapides. Nous avons pris des mesures incroyablement radicales et s'il faut prendre des mesures encore plus radicales, nous sommes un gouvernement dont la main ne tremblera pas s'il faut faire cela. On n'exclut rien, dans aucun domaine, pour sauver la vie des gens. J'en appelle au civisme des Français, insiste-t-il. On est sorti de la phase d'adaptation, il faut respecter le confinement".

Emmanuel Macron a également appelé à une responsabilité civique pour les secteurs essentiels. On pense à la médecine et l'alimentation. Le BTP pour le logement en fait-il partie ? Selon Julien Denormandie, "les chantiers, le bâtiment, l'artisanat sont essentiels. Si demain on a des problèmes dans nos logements, d'approvisionnement en eau, de fuites d'eau, un dégât dans votre immeuble, nous avons besoin des entreprises du BTP, soutient-il. L'activité économique de notre pays ne doit pas s'arrêter, confirme-t-il. Nous sommes en train de voir avec ces entreprises quelles sont les bonnes barrières sanitaires à mettre en oeuvre sur un chantier, pour permettre la reprise d'activité de manière sécurisée".

 

Sans-abri : "nous avons lancé un travail avec toutes les chaînes hôtelières pour réquisitionner des chambres d’hôtel"

Certaines populations fragiles peuvent être touchées, comme les migrants ou les sans-abri. "Nous avons lancé un travail avec toutes les chaînes hôtelières pour réquisitionner des chambres d’hôtel pour les sans-abri et les premières ont déjà ouvert, explique Julien Denormandie, plusieurs dizaines à Paris, elles seront près de 200 d'ici la fin de la semaine. On est en train d'en ouvrir partout sur le territoire", annonce-t-il. 

"Quand vous êtes sans domicile fixe, il vous faut cette protection de l'État, affirme-t-il. Jeudi 19 mars, ce sont 157.000 personnes que les dispositifs d'hébergement d'urgence, que je gère, ont fait dormir dans notre pays, rapporte-t-il. Mais il reste des personnes à la rue malheureusement et pour eux, il faut ouvrir des chambres d'hôtel ou individuelles pour éviter des risques sanitaires. On ouvre avec détermination le plus possible de ces chambres. Il y a aujourd'hui quelques dizaines de sans-abri sur 157.000 qui sont hébergés qui sont atteints par le Covid-19. Pour l'instant, ils sont plutôt épargnés mais il faut se préparer à une multiplication, ça arrivera. Nous avons des centres dédiés, pour les personnes atteintes mais ne nécessitant pas d'être hospitalisées. Nous individualisons les chambres pour les sans-abri et les sans-abri atteints du Coronavirus"

"Ces places d'hébergement d'urgence pourront être pérennisées, il faudra trouver d'autres solutions que les hôtels, qui devront pouvoir réouvrir", ajoute Julien Denormandie.

 

"Nous soutenons les revenus des Français qui n'ont plus de revenus"

"Nous soutenons les revenus des Français qui n'ont plus de revenus, tient enfin à rappeler le ministre de la Ville et du Logement. Fonds d'indemnisation pour les indépendants et chômage partiel pour les salariés et ce, notamment pour payer les loyers. Notre logique est de nous substituer aux revenus, pour que les gens puissent faire face à leurs échéances ou à leurs loyers".

 


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