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Julien Bayou : "Si les socialistes veulent dire que l'enjeu cardinal est l'écologie, ils sont les bienvenus !"

Par La Rédaction

Julien Bayou, secrétaire national d'EELV et auteur de "En Vert et avec tout.tes", était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 18 octobre sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h15.

Julien Bayou
Julien Bayou, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 18 octobre, dans "le petit déjeuner politique".

Hausse des carburants, pouvoir d'achat, campagne des Verts pour les présidentielles : Julien Bayou répond aux questions de Patrick Roger.

Julien Bayou sur le 17 octobre 1961 : "Si on ne dit pas que c'est un crime d'État, ça se double d'un mensonge d'État"

Julien Bayou était, dimanche 17 octobre, dans la manifestation de commémoration des victimes du 17 octobre 1961, alors qu'Emmanuel Macron a dénoncé des "crimes inexcusables" pour la République et a participé à l'hommage national. Julien Bayou appelle à aller plus loin "il faut reconnaître la vérité, le 17 octobre 1961, la France a commis un crime d'État ; or, le président Macron met tout sur le dos du préfet Papon, comme si c'était un coup de folie", regrette-t-il.

Selon le secrétaire national d'EELV, "il y avait un couvre feu raciste qui visait spécifiquement les Français musulmans d'Algérie. À l'époque, on parlait d'opérations de police qui donnaient lieu à de la torture, avec des Algériens jetés à la Seine, tués, tabassés, emprisonnés pendant des semaines sans qu'on donne de nouvelles à leurs proches, et ce couvre-feu raciste", insiste-t-il. "C'est un crime d'État, on ne peut pas dire que c'est le préfet Papon tout seul qui a décidé. Si on ne dit pas que c'est un crime d'État, ça se double d'un mensonge d'État. S'il n'y a pas la vérité historique, il n'y a pas de société", estime Julien Bayou. Pour lui, "le 17 octobre 1961, la France s'est déshonorée. Faire société, c'est tenir sa gloire et reconnaître sa honte".

 

Julien Bayou : "La justice n'est pas laxiste, elle a un problème de moyens"

Emmanuel Macron lance, lundi 18 octobre, les "États généraux de la justice" à Poitiers. L'occasion de retrouver de la confiance en l'institution, à la suite de plusieurs mises en cause, notamment par les syndicats de police et responsables politiques, pour sa lenteur ou son supposé laxisme. "C'est certainement faux !", répond Julien Bayou. "Il faut se rendre compte de la comparution immédiate, où en quelques heures, avec très peu de moyens de défense du dossier, on peut être condamné à de la prison ferme", explique-t-il. Pour lui, "la justice n'est pas laxiste, mais la justice a un problème de moyens".

"La justice a très peu de moyens, regrette Julien Bayou, on y consacre à peu près la moitié de ce que fait l'Allemagne, beaucoup moins que l'Italie ou l'Espagne. Ça se traduit par un manque cruel de magistrats et par un manque de greffiers. Il y a une embolie : des affaires peuvent durer trois ou quatre ans", rapporte le secrétaire général d'EELV. Il voit sur le reste des sujets abordés, "une tendance à mettre sur le dos de la justice des maux qui ne sont pas de son fait, comme des policiers qui renvoient sur la justice le problème du cannabis". Pour Julien Bayou, "c'est d'abord un problème de santé : la politique de santé sur le cannabis est un fiasco depuis 30 ans, il faut légaliser pour l'interdire aux moins de 18 ans", estime-t-il.

 

"Une fiscalité est juste quand l'intégralité est reversée aux personnes dépendantes et pas au cadre qui s'est offert un 4x4"

Les prix à la pompe ont flambé, le gouvernement semble vouloir privilégier la piste du chèque-carburant, ce que propose aussi Yannick Jadot. "C'est une mesure conjoncturelle", souligne Julien Bayou. "Il y a une sorte de cagnotte fiscale sur les taxes, quand le prix augmente, ça génère plus de recettes. Pour nous écologistes, une fiscalité est juste quand l'intégralité est reversée aux personnes dépendantes et pas au cadre qui s'est offert un 4x4 qui consomme énormément, pour le plaisir", argumente-t-il. Selon lui, "l'argent public et l'investissement doivent aller aux personnes les plus vulnérables : les infirmières, les enseignants qui ont des dizaines de kilomètres à faire et qui sont pris à la gorge conjoncturellement". "C'est de l'argent public : quand on aide, on choisit", indique le secrétaire général du parti.

"Ce qu'on reproche au gouvernement, comme toujours, c'est le défaut d'anticipation : ça fait trois ans que les Gilets Jaunes ont démarré sur la question du carburant. Que s'est-il passé en trois ans pour ce gouvernement ?", s'interroge Julien Bayou. "La baisse des taxes sur les carburants est une très mauvaise idée : si vous baissez pour tout le monde, vous avantagez aussi la personne qui n'en a pas besoin. Il faut ensuite organiser la moindre dépendance à la voiture ou à la facture d'énergie", ajoute-t-il.

Le nucléaire "coûte de plus en plus cher", déplore Julien Bayou qui répond à la proposition d'Emmanuel Macron d'investir dans les petits réacteurs mobiles. "Il mise sur une technologie qui n'existe pas", souligne le secrétaire général d'Europe Ecologie Les Verts. "Personne n'en a jamais vu la couleur", ajoute-t-il. "C'est de l'amateurisme, c'est irresponsable", réagit Julien Bayou.

Julien Bayou "fier d'être pro-européen"

Jean-Luc Mélenchon a taclé la ligne "trop européenne" des écologistes. "Quel compliment", répond l'invité qui est "fier d'être pro-européen", même s'il y a "beaucoup de choses à changer et réorienter en Europe". Une Europe qui permet de "s'attaquer à l'évasion fiscale, d'organiser l'accueil des réfugiés, de lutter contre le dérèglement climatique".

L'écologiste reconnaît qu'il y a "un enjeu à lutter contre les traités commerciaux". "L'Europe se fait le défenseur du libre-marché, des privatisations dont on n'a pas besoin, de ces traités commerciaux", reconnaît Julien Bayou qui voit des choses à revoir dans l'Union européenne.

Julien Bayou : "Si les socialistes veulent dire qu'aujourd'hui, l'enjeu cardinal est l'écologie, ils sont les bienvenus !"

Concernant la campagne présidentielle des Verts et de la gauche, ça patine dans les intentions de vote. Y a-t-il une alliance possible autour de Yannick Jadot ? "On a tourné la page des primaires, assure Julien Bayou, la campagne a déjà démarré".

Lors du dernier Conseil de Paris, Anne Hidalgo n'a pas été tendre avec ses alliés verts de la mairie de Paris. "C'est un peu tendu au Conseil de Paris, il y a encore des propositions farfelues, des idées de tours énergivores dans le 13e dans lesquelles il n'y a pas de logements. Ce n'est pas une nouvelle que les écologistes s'opposent à ces projets !", reconnaît le secrétaire national d'EELV.

Les écologistes qui sont à la mairie de Paris en soutien à Anne Hidalgo pourront-ils lui rester fidèles pendant la campagne ? "C'est à Anne Hidalgo qu'il faut le demander !", répond Julien Bayou. "Elle avait tendance à nationaliser les débats, à considérer que c'est au Conseil de Paris que devait se jouer la présidentielle. Ce n'est pas du tout notre intention !", regrette-t-il. Sur une éventuelle alliance avec le PS, "on va proposer un projet écologiste, si les socialistes veulent développer un projet socialiste, qu'ils le fassent ! S'ils veulent dire qu'aujourd'hui, l'enjeu cardinal est l'écologie, ils sont les bienvenus !", lance-t-il.

 

 

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