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Julien Bayou - Détresse des étudiants : "on préfère donner des milliards à des entreprises sans contrepartie"

Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 15 janvier 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Julien Bayou interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 15 janvier 2021 à 7h40.

Julien Bayou : "Plutôt la bonne santé que l'Économie !"

Jean Castex a annoncé, jeudi 14 janvier 2021, l’extension du couvre-feu à 18 heures à tout le territoire français. Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts et tête de liste écologiste pour les régionales en Île-de-France, estime "qu’à partir du moment où le Conseil scientifique préconise et que le gouvernement prend des décisions qui vont dans le sens de notre santé, nous on s’y plie, on s’y adapte".

Si certains sont toujours autant contre les mesures sanitaires, "nous, les écologistes, il n’y a pas de sujet : la santé doit primer". Julien Bayou aimerait que la "bonne santé" soit l’indicateur phare de toutes les politiques publiques, "plutôt que la croissance dont on ne sait pas si ça amène des emplois, ou plutôt que les données financières, la bonne santé que l'Économie".

"Nous, nous disons, de principe, la santé, la prévention et le principe de précaution." Toutefois, il souligne que le couvre-feu à 18h pourrait entraîner "des difficultés dans les transports", notamment en Île-de-France du fait de la densité de population. Dans ce cas, "l’anticipation, la logistique, c’est prévoir des transports supplémentaires aux heures de pointe". "Nous le réclamons depuis des mois et des mois, en réalité depuis des années, c’est le moment de le faire", précise le secrétaire national d’EELV.

 

"Sur les transports, sur les lycées, il y a un défaut d’anticipation majeur"

Il demande également "des protocoles renforcés dans les écoles" : "on veut les maintenir ouvertes mais, par exemple dans les lycées d’Île-de-France, il manque 900 agents". C’est un problème en temps normal, souligne Julien Bayou, "pendant l’épidémie, ça devient dramatique" car ça rend impossible la mise en pratique du protocole sanitaire. Il en va de même pour "l’état de vétusté des lycées".

"Sur les transports, sur les lycées, il y a un défaut d’anticipation majeur." La faute de ces dysfonctionnements, estime le secrétaire national d’EELV, est le "gouvernement au pouvoir qui est passablement déconnecté". "Il manque d’entendre les élus locaux."

 

"Nous sommes pro-vaccin, et on attend qu’ils soient massivement disponibles"

Julien Bayou estime également qu’il "y a de l’improvisation, il y a de l’incohérence" au niveau de la gestion de la pandémie. Toutefois, il estime que "à la décharge du gouvernement, cette épidémie nous réserve quand même beaucoup de surprises. Mais je crois qu’il y a aussi un mépris pour la logistique". "C’est en gros ‘l’intendance suivra’, eh bien non en fait, en cas de difficultés majeures, l’intendance prime."

"Je suis inquiet quand on nous dit que le ministère de la Santé a besoin de quatre cabinets de conseil, payés très cher évidemment, pour organiser la logistique", souligne Julien Bayou. Pour lui, "soit on méprise les compétences" présentes au ministère de la Santé, "soit il n’y en a pas". "Moi je pense qu’il y en a, et qu’on les méprise, et que du coup ça se passe mal sur le terrain."

La campagne de vaccination a commencé en France, et pour Julien Bayou c’est "clairement" le seul moyen de venir à bout de la pandémie. "Nous attendons que le vaccin soit disponible massivement." Si le secrétaire national d’EELV attend de la "transparence sur les contrats" au niveau européen, il souligne que chez les écologistes "il n’y a pas de divisions" sur les vaccins : "Nous sommes pro-vaccin, et on attend qu’ils soient massivement disponibles. Le vaccin va permettre également de résoudre la "détresse psychologique" que connaissent les Français, assure-t-il.

 

Détresse des étudiants : "On préfère donner des milliards à des entreprises sans contrepartie"

Les étudiants sont particulièrement touchés et paraissent abandonnés par le gouvernement. Jean Castex a annoncé des mesures à leur égard, tout comme le ministre de l’Éducation nationale. "Un numéro vert ?" demande Julien Bayou. "Il faut arrêter avec ça." Le gouvernement a en effet lancé de nombreux numéros verts depuis le début de la pandémie : "ça devient ridicule".

"Il y a besoin d’interactions sociales, de considération, et il y a besoin d’une aide très concrète sonnante et trébuchante."
Julien Bayou rappelle que son parti demande depuis des années "l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans : ce n’est pas normal de laisser notre jeunesse dans la détresse, la misère la plus totale, quand, par ailleurs, les jobs alimentaires, il n’y en a plus".

"Si on dit la jeunesse est notre avenir et que l’important c’est qu’elle puisse s’épanouir et étudier dans de bonnes conditions, allons vers le revenu minimum, allons vers l’allocation d’autonomie. Allons vers un vrai investissement dans notre jeunesse". Julien Bayou souligne qu’aujourd’hui "on préfère donner des milliards à des entreprises sans contrepartie, des entreprises qui polluent, qui font des dividendes, et qui licencient" qu'aux jeunes.

 

"Le projet de loi écocide sur les délits environnementaux est complètement bidon !"

Pour le secrétaire national d'EELV, le projet de loi écocide sur les délits environnementaux "est complètement bidon ! Nous espérions un écocide, c'est-à-dire pouvoir poursuivre les responsables d'une atteinte majeure et irréversible à l'environnement, comme une marée noire, explique-t-il. Ce qu'on nous organise, c'est une délit, mais les conditions pour le mettre en œuvre sont impossibles", déplore-t-il.

La lutte contre le réchauffement climatique passera désormais par les tribunaux, estime Julien Bayou. "Je suis cofondateur de 'Notre affaire à tous' qui porte, avec trois autres associations, l'affaire du siècle, massivement soutenue par plus de deux millions de personnes sur une question juridique ! précise-t-il. Pour lui, devant les tribunaux, on peut gagner ! L'État s'engage, on le prend au mot. Avec cette condamnation, je l'espère pour carence fautive, ça veut dire que vous et moi devons faire attention à notre empreinte, mais on doit tenir pour responsable l'État qui ne régule pas. Carence fautive, ça veut dire qu'il nous met en danger".

 

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