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Jordan Bardella (RN) : "Si on fait liste commune, on gagne les élections européennes"

Par Benjamin Jeanjean

Porte-parole du Rassemblement National, Jordan Bardella était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce lundi. Alliance avec Nicolas Dupont-Aignan, avenir de Marion Maréchal, immigration européenne et sortie de l’euro étaient notamment au programme.

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Ce n’est plus le porte-parole du Front national depuis vendredi, mais celui du Rassemblement national. Un parti au nom nouveau qui a eu la mauvaise surprise de voir Nicolas Dupont-Aignan refuser la main tendue par Marine Le Pen en vue d’une liste commune pour les prochaines élections européennes de 2019. Pour Jordan Bardella, invité politique du Grand Matin Sud Radio, cette alliance est pourtant capitale. "Il se laisse peut-être un peu de temps. Depuis un an, il appelle à une liste commune pour les européennes et à une alliance avec Marine Le Pen, allant même jusqu’à évoquer le nom de Laurent Wauquiez. Nous lui avons donc répondu favorablement. Au vu de la situation du pays, il faut que chacun prenne ses responsabilités et laisse de côté les petits intérêts de boutiques et de partis pour déterminer un projet commun", lance-t-il d’emblée.

"C’est autour de notre mouvement qui doit se constituer l’union"

Pour Jordan Bardella, l’occasion est unique pour "tous ceux qui veulent une Europe des nations, qui défend l’identité des peuples et protège l’emploi et la protection sociale face à la dérégulation imposée par l’UE". "Je crois qu’il faut transformer ces élections européennes en un véritable référendum pour ou contre l’Union européenne. À partir du moment où le Rassemblement national est crédité à 19% d’intentions de vote dans le dernier sondage Elabe, nous sommes le pôle majoritaire et c’est autour de notre mouvement que doit se constituer l’union. Nicolas Dupont-Aignan étant crédité de 5%, nous lui avons proposé de nous rejoindre dans une liste commune. (…) Certaines discussions sont entamées avec lui mais aussi avec d’autres, des personnalités issues des Républicains. On a entendu Thierry Mariani dire il y a quelques semaines qu’il fallait cesser de mettre le Front national dans une boîte et discuter avec lui. Il faut se laisser du temps, car je crois qu’il est nécessaire que nous nous unissions. Regardons les sondages : si nous faisons liste commune, nous sommes en tête et gagnons ces élections européennes", assure-t-il.

Alors qu’en Italie, le leader de la Ligue et nouveau ministre de l’Intérieur Matteo Salvini a d’ores et déjà fait part de son intention de fermeté vis-à-vis de l’immigration, Jordan Bardella se réjouit de cette nouvelle donne. "On va enfin entendre l’avis des peuples qui sont aujourd’hui fatigués par cette submersion migratoire, qui veulent défendre leur identité et qui veulent rétablir des frontières nationales. Ça ne veut pas dire mettre des murs, ça veut dire mettre des portes, qui peuvent être ouvertes ou fermées. La France compte 500 000 clandestins, l’Italie en a également plusieurs milliers. Il faut remettre de l’ordre", plaide-t-il avant d’enfoncer le clou. "Le problème n’est pas réglé pour la simple raison que les pompes aspirantes ne sont pas coupées, que notre modèle social est toujours aussi attractif, qu’on continue de faire croire que la France est un eldorado et qu’on ne se décide pas à mettre fin à l’immigration massive. Ce sera aussi l’un des enjeux de la campagne européenne car les Français n’en peuvent plus", ajoute-t-il.

Mamoudou Gassama, "une instrumentalisation absolument insupportable"

Le conseiller régional d’Île-de-France s’est également exprimé sur le cas Mamoudou Gassama, dont l’acte héroïque de la semaine dernière a été, selon lui, largement instrumentalisé. "Il y a évidemment l’acte héroïque de cette personne. Maintenant, il y a eu une instrumentalisation absolument insupportable de la part de tous ceux qui prônent l’immigration massive dans notre pays. Je n’ai pas vu il y a quelques semaines ce jeune étudiant de la banlieue lyonnaise qui a défendu un couple et qui s’est fait tabasser par des racailles en échange être reçu à l’Élysée. On voit au quotidien dans certains quartiers des pompiers ou des policiers secourir des personnes, et on ne les voit jamais à l’Élysée...", souligne-t-il.

Quant au serpent de mer du retour de Marion Maréchal en politique, Jordan Bardella assure vouloir tourner la page. "On ne va pas passer l’année là-dessus. Marion a fait un choix très clair en se retirant de la politique au sens électoral. Elle mène désormais un combat méta-politique avec l’ouverture d’une école à Lyon. Marine Le Pen a été très claire : la porte n’a jamais été fermée. Nous avons énormément de jeunes qui ont des responsabilités, qui sont élus, et un sondage extrêmement encourageant nous disait la semaine dernière que le Rassemblement national sera le premier parti chez les jeunes avec 27% d’intentions de vote aux européennes", rappelle-t-il.

"Retrouver une monnaie nationale est un objectif, sans être la priorité"

Enfin, le porte-parole du Rassemblement national a de nouveau été interrogé sur la question de la sortie ou non de l’euro, qui agite le parti depuis des mois. "La France n’a plus le contrôle de sa souveraineté aujourd’hui et doit retrouver ses propres pouvoirs de décision. C’est très clair : il faut d’abord retrouver la maîtrise de nos frontières, avant de retrouver la maîtrise de nos budgets, de nos lois, et enfin de notre monnaie. Retrouver une monnaie nationale est un objectif à terme, mais ce n’est pas la priorité. Nous ne sommes pas dogmatiques et avons entendu les craintes des Français sur cette question", déclare-t-il, non sans afficher un certain embarras.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Jordan Bardella dans le Grand Matin Sud Radio

 

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