C’est une nouvelle époque qui s’ouvre pour le Parti socialiste : celle de l’autopsie. Toute la question est de savoir qui sera le médecin légiste. L’appareil du parti est effectivement éteint mais personne ne dit encore ce qu’il s’est passé. Pour l’heure, on constate simplement le décès après le coma.
Hier, les files d’attente se pressaient devant le siège du PS rue de Solférino. Toute la presse et les élus rassemblés pour assister à l’enterrement du PS qui quittera son siège historique en septembre, celui où Mitterrand s’était installé. Dernier candidat à la reprise déclaré, après le hollandais Le Foll et le patron des députés Olivier Faure : Emmanuel Maurel, de la gauche de la gauche. Un bon habitué des jeux de billard socialistes.
Il faut savoir que Stéphane Le Foll et Olivier Faure savaient très bien qu’en réalité Najat Vallaud-Belkacem n’avait aucune intention de briguer le poste de Premier secrétaire et qu’elle négociait pour rejoindre les éditions Fayard. Mais ils continuaient à la pousser à se déclarer, pour mieux déboîter derrière en toute tranquillité... Et je ne vous raconte là qu’une petite partie des jeux d’appareils qui font le délice de ce parti englouti dans les sables mouvants de ses congrès, de ses motions, de ses courants devenus inaudibles et inintéressants pour les Français. Bref, pour le congrès de mars à Aubervilliers, le syndrome de la cabine téléphonique est bien présent.
Et la farandole des candidats peut encore continuer ! Rachid Temal, Valérie Rabault et même Julien Dray font de moins en moins mystère de leur envie de se présenter ! Mais pour quel projet ? Ce qui est certain, c’est que les divergences entre eux sont tellement petites que cela laisse toute la place aux combats de personnes. Certes, l’appareil est mort, mais le parti est encore vivant. Lors des prochaines élections partielles, il y aura des candidats socialistes, et celle ou celui qui saura livrer ces modestes combats qui attendent désormais le PS aura tout simplement le droit d’afficher une ambition.
Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio