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Jean-François Kahn : "la seule partie à gauche qui parlait de sécurité, d'immigration et d'identité s'est écroulée"

Par La Rédaction

Jean-François Kahn, journaliste, fondateur de l’hebdomadaire "Marianne" et auteur du livre "Droit dans le mur" (Plon) était l’invité d’André Bercoff, mardi 28 janvier, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Jean-François Kahn invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

"Errare humanum est, perseverare diabolicum", dit le célèbre adage. Et en politique, cette loi ne fait pas exception. Bien au contraire, c'est ce à quoi s'attaque Jean-François Kahn. "L'erreur non reconnue, incite à la recommencer, le recommencement est une horreur", présente le journaliste.

 

L'exemple de l'affaire des bulldozers

"Quand on commet une erreur, on le fait souvent en toute bonne foi, sinon c'est un mensonge, une escroquerie", reconnait-il. "Tout à coup, on s'aperçoit que par rapport à l'objectif, c'est une catastrophe. À ce moment là, on ne veut pas l'admettre parce qu'on considère que tout votre système qui vous a incité à ça va s'écrouler", explique Jean-François Kahn qui prend l'exemple de l'histoire du capitaine Dreyfus, dans le film "J'accuse". "Ils étaient de bonne foi quand ils condamnent Dreyfus, mais à un moment on est sûr que ce n'est pas lui. Et Esterhazy est acquitté car si on reconnaît que l'on s'est trompé, tout le système va s'écrouler", illustre l'auteur.

Alors directeur des Nouvelles littéraires, Jean-François Kahn a connu l'affaire du bulldozer d'Évry, dans les années 1980. Le maire communiste avait envoyé des bulldozers pour détruire un foyer censé accueillir des immigrés transférés d'une commune voisine. "J'ai dit que la méthode était condamnable mais sur le fond ils ont raison, car envoyer la pauvreté vers la pauvreté, c'est de la ghettoïsation", explique le chroniqueur. Pourtant la gauche "bien pensante" a mis "une pression telle que la mairie a craqué", se souvient-il. "La gauche du PCF était la seule partie à gauche qui parlait de sécurité, d'immigration et d'identité. Ils se sont écroulés et son électorat est allé vers le Front national", analyse le fondateur de Marianne.

Une erreur de stratégie ?

C'est avec cette affaire que le journaliste pointe le basculement de la gauche au profit des populations immigrées aux dépends de la classe ouvrière française. Un changement de stratégie qui sera théorisé par le think tank rocardien, Terra Nova. "Ils pensent que pour s'allier avec cette population, il faut être relativement complaisant avec une certaine tendance islamique", déplore Jean-François Kahn qui s'indignait de voir la présence de forces de la France insoumise dans la manifestation contre l'islamophobie.

Autre erreur, celle de Bernard-Henri Lévy qui a plaidé pour l'intervention en Libye. "Il l'a fait pour des raisons respectables mais il se trouve que c'est une catastrophe absolue", juge Jean-François Kahn qui regrette que le philosophe "ne reconnaisse pas son erreur". Ce livre interpelle "aussi bien les erreurs de droite comme de gauche", qui ont notamment causé la perte du Parti socialiste lors des dernières élections présidentielles. "Jamais dans l'histoire de la France, la gauche n'avait fait si peu", note le journaliste.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

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