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Jean-Baptiste Moreau : avec ce Covid, "la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain"

Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et porte parole d'En Marche, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Philippe David le 13 juillet 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Jean-Baptiste Moreau, interviewé par Philippe David sur Sud Radio le 13 juillet 2021 à 7h40.

Jean-Baptiste Moreau : "Ce n'est pas une obligation mais une incitation forte à se faire vacciner"

Emmanuel Macron a annoncé l’extension du Pass sanitaire dès le 21 juillet et puis en août 2021 afin d’inciter les Français à se faire vacciner en limitant les accès à certaines activités. Est-ce une obligation vaccinale déguisée ? s'interroge Philippe David. "C’est une incitation forte à se faire vacciner", confirme Jean-Baptiste Moreau. La vaccination est, pour lui, "la seule solution" pour sortir de la crise et représente aussi "une protection collective". "Il s’agit de sortir des égoïsmes et des nombrilismes pour œuvrer enfin pour le collectif."


Sans surprise, certains dénoncent une dérive autoritaire du gouvernement, parlant même, sur Twitter, d’Apartheid ou de dictature sanitaire. "Les vaccins obligatoires, il y en a toujours eu", rappelle le porte-parole d’En Marche. "On ne demande pas aux enfants de 4 ou 5 ans s’ils sont d’accord pour se faire vacciner contre la rougeole ou les oreillons. Le corps médical a par ailleurs déjà l'habitude d'être obligatoirement vacciné contre l'hépatite C. Il faut arrêter d’utiliser et de dévoyer des mots comme ça, demande le député LREM de la Creuse. Aujourd'hui, c'est un intérêt collectif de se faire vacciner si on veut sortir enfin de cette pandémie et reprendre une vie aussi normale que possible".

 

"La vaccination est intime, mais c'est aussi une protection collective !"

La vaccination obligatoire pour tous n’a pas été annoncée, sauf pour les soignants, mais évoquée comme une possibilité par Emmanuel Macron. Là encore, certains estiment qu’il s’agit d’une restriction des libertés. S’il concède que "la vaccination, c’est intime", Jean-Baptiste Moreau rappelle que "c’est aussi collectif". "Contre cette maladie, je le dis et je le répète, la seule solution pour lutter contre cette pandémie, aujourd’hui, c’est la vaccination."

"Jusqu’à présent, avec les millions de vaccins qui ont été mis en place, le nombre d’effets secondaires sont minimes", rappelle le porte-parole de LREM, alors que l’intérêt est grand : "ça diminue à la fois les formes graves et les contaminations".

 

"Cette pandémie nous a appris que la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain"

En avril 2021, contrairement à ce qu’a été annoncé lors de l’Allocution présidentielle du 12 juillet 2021, Emmanuel Macron avait déclaré que le Pass sanitaire ne serait pas obligatoire pour les activités de tous les jours. "Cette pandémie, ce qu’elle nous a appris, c’est que la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain", analyse le député. "On fait en fonction du développement des variants, et notamment du variant Delta, qui est en train d’exploser partout en Europe" où par ailleurs, des restrictions plus fortes ont été annoncées.

Le déploiement massif de la vaccination cet été va permettre, juge le député, "d’éviter de revenir à des mesures plus restrictives de libertés, avec des fermetures de restaurants ou de discothèques".

L’annonce de ces restrictions pourrait conduire à une fronde chez LREM au Parlement, certains ayant précédemment fait des déclarations allant à l’encontre des annonces d’Emmanuel Macron. "On verra", déclare le porte-parole du parti présidentiel qui souligne qu’il y a "une recrudescence de l’épidémie" qui conduit à un changement "dans les exigences". "Il y aura effectivement un certain nombre de précisions" qui seront apportées lors de la présentation du projet de loi, souligne Jean-Baptiste Moreau. "Mais aujourd’hui, on n’a pas le choix : soit on fait ça, soit on ferme des restaurants, soit on referme des discothèques."

 

"Si c’est juste Twitter qui fait la science aujourd’hui, non !"

Dans les prisons, la promiscuité fait craindre des clusters, au point de poser la question d’une nécessité de vacciner obligatoirement les prisonniers. "Pour l’instant, la seule vaccination obligatoire qu’il va y avoir, c’est pour les soignants et sur les personnels qui accompagnent les personnes en situation de fragilité", explique le député de la Creuse. "Le Pass sanitaire, c’est de l’incitation", insiste-t-il tout en concédant que dans les lieux où la promiscuité est forte et contrainte, un développement de la vaccination devra être déployé.

Ambulanciers et pompiers seront concernés par l’obligation vaccinale, mais pas policiers et gendarmes. Une différence qui interroge mais que Jean-Baptiste Moreau explique par les propos d’Emmanuel Macron qui a déclaré que les personnes "au contact avec les publics les plus fragiles, les plus sensibles, devaient être vaccinées de façon obligatoire". "Les autres vont être incitées fortement."

Certains soignants menacent de quitter la profession en cas d’obligation de se faire vacciner, alors que le personnel médical en France est déjà insuffisant. "Il y a des choses que je ne comprends pas : en Italie, on est à plus de 90% du personnel soignant vacciné, nous on est à 58%. Donc, quelle est la différence entre le personnel soignant en Italie et en France ?", demande le porte-parole de LREM.

"Je ne comprends pas ce discours de certains soignants qui expliquent qu’ils ne veulent pas se faire vacciner", déclare-t-il. "Quels arguments scientifiques ont-ils à opposer pour montrer que cette vaccination serait dangereuse pour leur intégrité physique ?" "Si c’est juste Twitter qui fait la science aujourd’hui, non !", déclare le député qui juge que la France est un pays de science et que si on ne fait pas confiance à la science, "on va vers l’obscurantisme et les rumeurs les plus débiles qui circulent sur les réseaux sociaux".


Les restaurateurs vont-ils demander systématiquement aux gens le Pass sanitaire, alors qu'ils n'ont pas travaillé pendant pratiquement 1 an ? "Le Président a affirmé qu'il y aura des contrôles par les forces de l'ordre, et c'est sans doute ces contrôles qui feront foi, suppose Jean-Baptiste Moreau. Le ministre de l'Économie reçoit ce soir les gérants de la grande distribution, il y aura des consultations des restaurateurs également".

 

"On est là pour faire et continuer à réformer le pays"

Emmanuel Macron a parlé lors de son allocution de "dessiner la France de 2030, travail et mérite". Est-ce l'esquisse d'un programme présidentiel ? Pour Jean-Baptiste Moreau, le président de la République a toujours dit qu'on était là pour faire et non pour durer. "On est là pour faire et continuer à réformer le pays, affirme-t-il. Je suis en Creuse toutes les semaines et je ne crois pas un chef d'entreprise qui ne m'explique pas qu'il a du mal à recruter, ce qui n'est pas normal quand on a un chômage aussi massif, estime-t-il. Aujourd'hui, il faut donner plus de facilités et il faut reformer parce qu'il ne faut pas dire que c'est la faute des chômeurs qui ne veulent pas travailler, c'est de la démagogie".

Emmanuel Macron a par ailleurs confirmé la mise en place de la réforme de l'assurance chômage le 1er octobre prochain. L'automne risque d'être tendu. "Cette réforme est en discussion depuis des mois entre la ministre du Travail et l'ensemble des organisations syndicales, tient à souligner le député. Il faut aboutir rapidement".

Concernant les retraites, "en pleine recrudescence de cette pandémie, ce n'est pas le moment de réformer les retraites, soutient le porte-parole d'En Marche, tout en soulignant qu'il faudra le faire pour plus de justice sociale. Il faut un vrai pacte générationnel entre les jeunes qui seront dans la difficulté et qui le sont déjà, et les anciens qui sont aussi en difficulté. On est au bout de la corde, il faut aujourd'hui trouver des moyens pour une solidarité nationale entre la jeunesse et les anciens, pour recréer une unité nationale".

 

 

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