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IVG, racisme anti-français : la dernière ligne très à droite de François Fillon

Par Jérémy Jeantet

Le candidat Les Républicains à la présidentielle tente de s'extirper des affaires qui polluent sa campagne depuis deux mois, en visant clairement la droite la plus conservatrice.

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Depuis deux mois, le candidat Fillon se plaint qu'entre révélations en série et mise en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs des membres de sa famille, il ne peut plus développer son programme. Au point d'évoquer un "assassinat politique".

Alors que la tempête médiatique se calme quelque peu, le voilà qui tente à nouveau de se faire entendre. Après deux mois de communication de crise, François Fillon aurait pu en profiter pour développer les thèmes qui ont fait son succès pendant la primaire de la droite, notamment sur le plan économique, avec les baisses drastiques des dépenses publiques qu'il estime nécessaires au "redressement de la France".

C'est pourtant un tout autre virage qu'a décidé d'emprunter l'ancien Premier ministre. En meeting à Caen, jeudi soir, François Fillon a dénoncé "toutes les formes de racisme, y compris le racisme anti-français". La formule paraît familière ? C'est normal. C'est une formule qui est apparue à la fin des années 1970 dans les rangs du Front national et, depuis, bien peu de représentants de la droite républicaine l'ont reprise à leur compte. Le plus célèbre étant certainement Jean-François Copé, qui avait évoqué dans un livre le "racisme anti-blanc", formule qui avait fait bondir bon nombre de ses partenaires au sein du parti. "La copéisation des esprits me touche", a salué dans un clin d'œil le dernier de la primaire de la droite.

Autant que faire se peut, l'avortement doit rester un dernier recours

Dans un entretien à paraître la semaine prochaine dans le magazine Famille Chrétienne, le candidat de la droite annonce qu'il abrogera le délit d'entrave à l'IVG s'il est élu et a confirmé sa vision parfois floue sur l'avortement : "Il faut, autant que faire se peut, que cela reste un dernier recours, et que les femmes en détresse soient écoutées et accompagnées."

En allant donner une interview à un magazine confessionnel conservateur, François Fillon sait là aussi à qui il s'adresse. De tels propos à l'égard de l'IVG seront flatteurs, tout comme ceux sur le "racisme anti-français", pour les militants et sympathisants les plus à droite.

Le risque étant alors de ne parler qu'à ses partisans convaincus, ceux qui se sont déplacés place du Trocadéro le 5 mars dernier. Qu'ils soient 45 000, 300 000 ou un million, ça risque toujours d'être insuffisant.

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