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Ian Brossat : "Quand on est de gauche, on défend la sécurité partout, et pour tout le monde"

Ian Brossat, porte-parole du PCF et maire adjoint de Paris en charge du Logement, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 17 mai 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Ian Brossat interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 17 mai 2021 à 7h40.

Ian Brossat : "Il faut que la France parle, mette Israël face à ses responsabilités"

Des manifestations pro-Palestine ont eu lieu le week-end du 15 mai 2021 partout en France, et notamment à Paris malgré l’interdiction de la part de la préfecture. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, était, lui, présent à un rassemblement de soutien à Lille. "Un rassemblement autorisé", souligne Ian Brossat, "contrairement à la manifestation parisienne". "Je pense que Fabien Roussel a raison d’être là et d’en appeler à la solidarité avec le peuple palestinien." Le maire adjoint de la ville de Paris qualifie de "monstrueux" ce qu'il se passe entre Israël et Palestine. "On en est quand même, côté palestinien, à 200 morts, dont une cinquantaine d’enfants." Pour lui, la "voix de la France" est "totalement absente". "Il y a besoin que la France parle, que la France mette Israël face à ses responsabilités."

"Il n’y aura pas d’État palestinien sans démantèlement des colonies israéliennes"

Dans le rassemblement lillois, un drapeau israélien mais aussi une croix gammée ont pu être aperçus. "Je condamne absolument toute forme d’antisémitisme", explique le porte-parole du PCF qui rappelle être lui-même "juif et issu d’une famille de déportés". "Ce que je n’accepte pas, c’est qu’on nous dise que toute personne qui conteste la politique d’extrême-droite de Benjamin Netanyau serait, au fond, un antisémite." Il juge qu’il est possible d’être mobilisé contre l’antisémitisme et "refuser la politique de colonisation" menée par le gouvernement israélien. "On a un peuple, qui est le peuple palestinien, qui est un peuple privé d’État", rappelle Ian Brossat. "Combien de peuples accepteraient d’être privés de la possibilité de disposer d’un État ?"

"Un peuple qui vit un martyre sans fin, estime-t-il, confronté à une colonisation permanente. Les familles de Jérusalem Est sont chassées de chez elles pour être remplacées par des familles de colons israéliens", explique le maire adjoint. "Le rôle de la communauté internationale aujourd’hui, c’est de dire ‘il faut la paix’. Et pour qu’il y ait la paix, il faut qu’il y ait deux États, et pour qu’il y ait deux États, il faut le démantèlement des colonies. Il n’y aura pas d’État palestinien sans démantèlement des colonies israéliennes."


Pour ce qui est de la position de la France, Ian Brossat estime que "la France doit parler", alors que certains craignent que cela ne fasse qu’importer le conflit israélo-palestinien sur le territoire hexagonal. "On parle beaucoup d’importation du conflit", concède Ian Brossat qui souligne l’action de Christian Estrosi, maire de Nice, qui a exposé le drapeau israélien sur la mairie de la ville. "Est-ce que quelqu’un lui reproche d’importer le conflit ? Personne !"

 

"La France a vacciné à la vitesse d’un escargot qui aurait perdu le sens de l’orientation"

Mercredi 19 mai 2021 commencera la phase 2 du déconfinement, avec la réouverture des commerces ou encore des terrasses pour les bars et restaurants. Il était question, pour la Mairie de Paris, de faire payer l’espace des terrasses temporaires. "Pas payant pour l’instant, parce que nous sommes conscients des très grandes difficultés auxquelles ont été confrontés les commerçants." Ian Brossat confirme donc que la mairie va "continuer avec les extensions de terrasses" tout en voulant rassurer les riverains, inquiets des nuisances. "Il y a besoin de terrasses, il y a besoin qu’elles restent gratuites encore quelque temps", concède-t-il. "Mais il y a aussi besoin que les commerçants fassent preuve d’un sens des responsabilités."

Des villes situées sur le littoral réclament la réouverture des boîtes de nuit, craignant que des rassemblements sauvages ne s’organisent. Pour Ian Brossat, "ça dépendra évidemment des conditions sanitaires".

La réouverture des boîtes de nuit, comme "d’autres secteurs", est pour le maire adjoint "conditionnée à la vaccination et à l’accélération du processus de vaccination". L’élu ne manque pas de rappeler que la France "a vacciné à la vitesse d’un escargot qui aurait perdu le sens de l’orientation" durant des mois, notamment au début de la campagne de vaccination. "D’autres ont vacciné beaucoup plus vite que nous", souligne Ian Brossat. "La clef pour qu'on puisse vivre libres, c'est d'accélérer le processus de vaccination".

 

"Je n'ai pas d'hostilité de principe au PassSanitaire mais il faut d'abord vacciner !"

Sur la Pass sanitaire, validé par les députés et qui continue de faire scandale, "je n’ai pas d’hostilité de principe, je le dis à titre personnel, au Pass sanitaire", précise Ian Brossat. "La condition pour que ce soit juste, c’est que tous ceux qui souhaitent se faire vacciner aient pu se faire vacciner", explique-t-il. "Discuter d’un Pass sanitaire, alors que tout le monde ne s’est pas fait vacciner, ou tout du moins ne se l’est pas vu proposer, ce ne serait pas juste."

 

"Une partie de la gauche parle d’union pour ne pas parler du fond"

Fabien Roussel est le candidat officiel du PCF pour la Présidentielle 2022. "Fabien Roussel ira au bout", précise le porte-parole du PCF. "Je pense qu’on a besoin de faire entendre une voix différente." Cette voix est celle "d’une gauche populaire, qui remet la question sociale au cœur du débat, qui parle du SMIC, qui parle des salaires, qui parle du pouvoir d’achat".

Alors qu’il y a une tentative d’union de la gauche pour faire face à Emmanuel Macron, "à l’échelle nationale, la gauche a toujours eu plusieurs candidats à l’élection présidentielle", souligne Ian Brossat. Pour lui, "le principal problème de la gauche n'est pas sa division, c'est qu'elle ne parle pas des sujets qui intéressent les catégories populaires. Une partie de la gauche parle d’union pour ne pas parler du fond".

 

"Quand on est de gauche, on défend la sécurité partout, et pour tout le monde"

Thème peu prisé historiquement par la gauche, Fabien Roussel a malgré tout parlé sécurité. "Heureusement qu’il l’a fait", souligne le porte-parole du PCF qui déclare que "les habitants des quartiers populaires, ils n’en peuvent plus de l’insécurité et de la délinquance". "Quand on s’intéresse aux conditions de vies concrètes" de ces habitants, "on doit parler de sécurité". "Il n’y a pas de sujets tabous. Quand on est de gauche, on défend la sécurité partout, et pour tout le monde."

Éric Dupond-Moretti parle de "sentiment" d'insécurité. "Évidemment que l'insécurité est une réalité ! estime Ian Brossat. Quand ces gens qui nient l'insécurité sont confrontés à des gens qui en souffrent régulièrement, ils leur disent quoi ? s'interroge-t-il. Qu'ils la fantasment cette insécurité ? L'insécurité est un combat majeur, ce sera un sujet des élections présidentielles ; Fabien Roussel s'en empare et il a raison. On a besoin d'avoir davantage d'effectifs policiers dans nos quartiers, ce que nous vivons concrètement dans nos quartiers populaires, c'est un disparition de la police. Nous proposons une police de proximité de 30.000 hommes et femmes, ça suppose de les embaucher".

 

 

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