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Hervé Morin : "Pourquoi empêcher les gens de vivre là où il n’y a pas de Covid ?"

Hervé Morin, président de la région Normandie et président des Centristes, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 9 mars 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Hervé Morin interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 9 mars 2021 à 7h40.

Hervé Morin rejoint la colère des médecins au sujet du dispositif de livraison, inefficace, de vaccins Covid-19 via les pharmacies. Il déplore le fait que les régions ne soient pas autorisées à contribuer à l'effort collectif en termes d'achat de vaccins et le fait que le nombre de lits en réanimation n'ait pas augmenté depuis un an. Il juge enfin la révision de la Constitution (pour y intégrer l'exigence de prendre en compte le climat) inutile.

Hervé Morin : "les médecins sont exaspérés au sujet de la vaccination Covid-19"

Les médecins généralistes sont en colère en France après le nouveau couac des doses de vaccin réservées aux pharmaciens. Un constat que fait Hervé Morin dans sa région Normandie : "J’ai reçu des textos de médecins, hier, et un mail du président de l’URML, assez exaspérés sur le thème". Pour lui, c’est "le sentiment d’un système qui va à hue et à dia", notamment car le gouvernement a massivement communiqué sur la vaccination massive durant le week-end du 6 mars 2021 et qu’aujourd’hui "on nous dit qu’on a très peu de vaccins à distribuer".

"Il y a un moment, je finis par ne plus très bien comprendre", se désole Hervé Morin, président des Centristes. Il espère que la situation s’améliorera au mois d’avril "avec l’augmentation très sensible de la production". En Normandie, "on va avoir deux usines qui vont à priori produire des vaccins pour deux entreprises", déclare l’élu. "À un moment on va avoir assez de vaccins sur la planète pour réellement accroître le rythme de la vaccination."

Hervé Morin avait notamment annoncé, sur Sud Radio, son intention d’acheter des vaccins pour le compte de sa région, ce que le gouvernement n’autorise pas. "Le gouvernement nous a interdit ça par un décret fin décembre", explique l’élu qui souligne qu’il ne voulait que "donner un coup de main".

"Les comptes, on les réglera après"

L’objectif était de "profiter très rapidement de la reprise" qui aura lieu quand la vaccination sera terminée ou sur le point de terminer et que l’activité pourra repartir comme avant. "Il faut que le pays soit en capacité de produire, et aussi de consommer, pour participer à la relance. Donc, tout ça ça impose que nos compatriotes soient protégés."

Il rappelle qu’il a géré par lui-même les masques "quand les professionnels de santé de Normandie m’ont dit ‘mais on n’a pas de masques’" : "j’ai été acheter des masques en Chine" qu’il a ensuite confiés à l’Agence régionale de santé pour qu’elle les distribue.

Les médecins, en colère, demandent la démission de Jérôme Salomon à la tête de la direction générale de la Santé. "Je pense que les comptes, on les réglera après", estime Hervé Morin : "sortons de la crise d’abord".

"De toute façon, lui c’est un fonctionnaire, qui a priori répond à des responsables politiques", précise le président de la région Normandie. "La responsabilité, si un jour elle doit intervenir, elle est politique."

"La régionalisation des mesures semble n’aller que dans un sens"

40% des interventions non urgentes dans les hôpitaux d’Île-de-France ont été déprogrammées pour laisser la place à des patients Covid-19. "Moi, je ne pige toujours pas qu’un an plus tard on n’ait toujours pas plus de lits de réanimation."

La crise aura, par ailleurs, augmenté le nombre de personnes décédées par manque de soins, un chiffre qui se verra dans les années à venir : "le nombre de personnes supplémentaires mortes de cancer parce que n’ayant pas été traitées est considérable dans le pays", aurait confié le chef du centre anticancéreux François Baclesse de Caen à Hervé Morin.

La régionalisation des mesures semble n’aller que dans un sens, alors que des territoires pourraient voir les règles êtres allégées. "Dans certains départements, comme le Finistère, on n’a quasiment aucun cas de Covid", souligne Hervé Morin. "Pourquoi empêcher les gens de vivre là où il n’y a pas de Covid ?"

Loi climat : "La révision de la Constitution est inutile"

La loi Climat est en cours de discussion à l’Assemblée nationale ce qui relance la question de la révision de la Constitution demandée par la Convention Citoyenne sur le Climat et reprise par Emmanuel Macron. "La révision de la Constitution, elle est inutile, parce qu’il existe déjà une charte qui permet très clairement au Conseil Constitutionnel de s’appuyer sur elle pour faire en sorte que l’environnement soit protégé par les dispositifs constitutionnels", explique Hervé Morin.

Emmanuel Macron a proposé un référendum, ce qui ne paraît pas une bonne idée pour Hervé Morin : "en général, on ne répond jamais à la question des référendums". "On répond à une autre question, c’est ‘est-ce que vous êtes pour ou contre le pouvoir ?’"

"Que restera-t-il du bilan environnemental d'Emmanuel Macron ? s'interroge le président des Centristes. La seule chose qu'on aura retenue, c'est la fermeture d'une centrale nucléaire et du fait qu'on soit obligé d'importer de l'électricité de pays qui produisent de l'électricité avec du charbon... Pour lui, c'est une loi qui ne sera quasiment pas mise en oeuvre avant l'élection présidentielle. Face à la pauvreté du bilan en matière d'environnement, on porte cette loi à un an de la présidentielle".

"L’État doit être fort avec les délinquants"

Hervé Morin a cosigné avec David Lisnard et François-Xavier Bellamy une tribune dans Le Figaro dans laquelle il juge l’État "fort avec les faibles mais faible avec les délinquants". "Moi c’est ce que j’entends tous les jours", explique le président de la région Normandie. "Le cas le plus symbolique c’est le contrôle routier et le sentiment que de l’autre côté, dans les quartiers des bandes peuvent opérer sans que rien ne se passe."

Les trois signataires demandent d’être "pragmatiques. Essayons d'aborder les choses avec méthode : pourquoi la chaîne pénale ne marche pas ? Pourquoi les peines de prison ne sont pas exécutées ? Pourquoi, au bout du compte, un sentiment d'impunité aussi grand existe en France ? Nous appelons déjà un discours de la méthode : mettre des policiers et des magistrats autour de la table et se demander pourquoi on en arrive là, pourquoi un multirécidiviste finit par ne jamais être expulsé par exemple alors qu'il est en situation irrégulière".

 

"Macron ou Le Pen ? Je voterai Macron. Je n'ai pas envie que mon pays s'effondre !"

D'après les dernières études, dans le duel annoncé Macron-Le Pen, Marine Le Pen ne cesse de progresser. "C'est tout simplement ce que nous constatons, nous, c'est qu'une partie de nos compatriotes se disent qu'on a tout essayé et qu'au bout du compte rien n'a changé reconnaît Hervé Morin. Ils se sont dit je vais mettre un coup de pied dans la fourmilière, j'ai cru pouvoir mettre un coup de pied dans la fourmilière en 2017 et finalement ce coup de pied n'a rien donné de ce que j'attendais le pays est sous la menace estime-t-il, c'est évident !"

En cas de duel Macron-Marine Le Pen, "aucun doute là-dessus, je voterai Macron ! affirme Hervé Morin. Je n'ai pas envie que mon pays s'effondre !"

 

Le président des Centristes assure que son "seul sujet, c'est de continuer à travailler pour la Normandie. J'ai malheureusement un peu d'expérience et j'ai simplement envie de travailler sur le fond, sur un certain nombre de sujets avec des copains qui se disent 'on se met autour de la table et on bâtit une solution'".

 

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