Fin du suspense, puisque cela semble mission impossible. Pourtant, Benoit Hamon a déjà fait beaucoup. Par exemple, la semaine dernière, il était à la recherche de ce que j'appelle la martingale portugaise. Pourquoi ? Car ce pays incarne, sur de nombreux points, sa position vis-à-vis de l'Europe. Il est gouverné par une gauche qui ne respecte pas les règles imposées par l'Allemagne et Bruxelles, sans que ce soit un désastre, puisque l'on constate un retour de la croissance et une baisse du chômage. Certes, il reste des déficits colossaux et une dette considérable, mais l'OCDE présente l'avenir du Portugal comme favorable. Benoit Hamon rêve d'une Europe du sud face à l'Europe du nord. C'est pourquoi il est allé observer le fonctionnement de l'alliance qui permit en 2015 de renverser la droite, avec un rassemblement du parti socialiste, de la gauche radicale et des communistes. C'est ce qu'il voulait mettre en place. Il est d'ailleurs très amusant de constater que les discussions entre lui et Mélenchon, se sont déroulées au moment même alors qu'il était en train de constater l'éventuel résultat que pouvaient apporter ces palabres.
S'il est possible qu'une telle coalition soit définitivement écartée, gardons à l'esprit qu'il y a le spectacle et ses coulisses. Là, on continue à discuter. Notamment à cause du Parti communiste, qui, pour des raisons concrètes, pousse la discussion, car si cela marche ils pourront avoir de nouveaux députés aux législatives. Il est vrai que sur le papier cela ressemble à une solution idéale, qui permettrait de rassembler les 25 % nécessaires pour participer au second tour, même si le rapprochement entre les deux hommes provoquerait un départ des réformistes socialistes vers d'autres candidats, sans doute vers Macron ou le vote blanc. Mais cela risque de capoter, cela a peut-être déjà capoté, tout simplement parce que Mélenchon est obsédé par son image. Il est d'un égocentrisme et d'un narcissisme incroyable. Il a une vieille obsession dans la vie, qui est de dézinguer le parti socialiste et la sociale-démocratie incarnée par François Hollande. Depuis 1984, ces deux hommes sont en désaccord. Donc, Mélenchon acceptera de s'allier à Hamon, si ce dernier organise une Saint-Barthelemy du hollandisme et du vallsisme. Ce qui est impossible pour Hamon, voilà pourquoi cette solution ne viendra pas.