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Guillaume Debré : "Trump n'est pas que dingue, il a de la rationalité, de l'intuition"

Par La Rédaction

Guillaume Debré, chef du service news de la rédaction de TF1, correspondant pendant 16 ans à Washington, auteur du livre "Je twitte donc je suis. L’art de gouverner selon Donald Trump" (éditions Fayard) était l’invité d’André Bercoff, mercredi 29 janvier sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Guillaume Debré invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Cela fait plus de trois ans désormais que les États-Unis sont dirigés par un président "farfelu" selon les uns, "disruptif" selon d'autres, "révolutionnaire" pour une frange des politologues, ou encore "le moins belliqueux de l'histoire" sur le plan géopolitique. Tant de choses se sont dites sur lui, qu'en est-il réellement et surtout, comment a-t-il réussi à se construire une notoriété politique populaire, lui qui venait de l'establishment du business ?

 

Un candidat "insurrectionnel", un président "disruptif"

Tout part d'une intuition politique et d'un outil : Twitter. "Il a vu qu'une partie de l'establishment politique, intellectuelle et médiatique était coupée de la réalité américaine", observe Guillaume Debré. "Les américains ne se sentaient plus représentés dans ces intermédiaires", complète-t-il. Alors si la confiance dans les médias et les politiques est consommée, comment contourner ces intermédiaires classiques ?

Donald Trump a trouvé son outil : Twitter ! "Il ne l'utilisait pas avant de s'intéresser à la politique, s'opposer à Obama et lancer sa campagne insurrectionnelle", note le journaliste. "Il a compris Twitter, comme il a compris que les Américains étaient en colère", souligne-t-il. Mais Donald Trump n'est pas le premier à avoir trouvé une manière alternative de s'adresser à son peuple. "Roosevelt, avec les discussions au coin du feu, a été le premier à utiliser la radio. Kennedy, avait des pratiques de communication révolutionnaires", rapporte Guillaume Debré. "Donald Trump est disruptif mais il est aussi intuitif", continue-t-il.

Twitter, l'outil du politiquement incorrect

"Twitter c'est ma propre rotative. Je n'ai plus besoin du New York Times, j'imprime mes nouvelles et les gens les lisent directement", expliquait le président des États-Unis. Outre l'outil, Donald Trump "a compris que pour beaucoup de gens, le politiquement correct est insultant, il est le mécanisme de l'establishment pour interdire la pensée inconvenante, venant d'en bas, qui dérange", admet Guillaume Debré. "Il a voulu être un candidat insurrectionnel mais surtout le président du politiquement incorrect", remarque-t-il. "Personne avant lui n'avait imaginé et osé le faire. Sortir des limites et incarner la révolte à Washington depuis le bureau ovale, c'est assez transgressif", estime le journaliste.

La stratégie Trump pourrait-elle s'importer en France ? "L'Amérique ce n'est pas la France. Les Américains ont le même rapport à Washington que les Français à Bruxelles", répond Guillaume Debré. "Ils détestent l'establishment politique et Trump n'en a jamais fait partie", remarque-t-il. "Il a fait un bras d'honneur à Washington. Trump n'est pas que dingue, il y a de la rationalité, de l'intuition et le comprendre est intéressant parce que c'est un personnage fascinant", avance Guillaume Debré.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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