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Gilles Platret - Article 24 : "Gérald Darmanin est pris à son propre piège"

Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône et vice-président des Républicains, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 30 novembre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Gilles Platret interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 30 novembre 2020 à 7h40.

Gilles Platret : "Il n’y a pas plus de tordus à la police qu’il n’y en a dans les autres corporations"

Dans l’agression de Michel Zecler, quatre policiers ont été mis en examen dont deux placés en détention provisoire, une mesure très rare en ce qui concerne les forces de l’ordre. "Je ne peux pas juger du fond de l’affaire", précise Gilles Platret, "mais en tout cas, ce qu’on en a vu montre que les réquisitions du procureur ne paraissent pas démesurées". "On ne va pas pleurer sur le sort de ceux qui, peut-être, je suis très prudent parce que la justice doit être rendue d’abord, se sont livrés à des actes qui ne sont pas tolérables tout simplement dans la République."

Le maire de Châlon-sur-Saône estime qu’entre les citoyens et la police, "il pourrait y avoir un problème de confiance, si la maison police ne faisait pas le ménage". "Il n’y a pas plus de tordus à la police qu’il n’y en a dans les autres corporations. Il y a des juges véreux, ce n'est pas pour autant que la justice est complètement dans la main de la corruption", souligne-t-il. Pour lui, "il faut faire le ménage", lorsque la situation le demande et en particulier lorsque les auteurs "peuvent être identifiés, ce qui était le cas ici". "À partir de là, je ne fais pas partie de ceux qui jettent l’opprobre sur la police toute entière" car "on en a tant besoin".

 

"On ne peut pas avoir un langage codé par la couleur"

Sur les réseaux sociaux, le terme "lynchage" fait polémique : Julien Bayou, d’Europe-Écologie-Les-Verts, l’a utilisé pour qualifier une agression contre un policier, chose qui lui a été reprochée parce que la victime était blanche. "La vérité, si j’ai bien compris, c’est une dame noire qui interdit à un homme blanc de parler de lynchage." Pour le vice-président des Républicains, "on a pas à être recadrés sur le vocabulaire". Selon lui, cette pratique est issue de théories en provenance des États-Unis "pour nous empêcher de parler" et qui disent que "selon la couleur de votre peau vous avec le droit de faire des choses ou pas faire des choses". "C’est intolérable, on ne peut pas avoir un langage codé par la couleur."

Il estime que la prise de conscience de Julien Bayou d’une "agression caractérisée sur un policier par des individus d’extrême-gauche est une bonne chose, on n'a pas à se justifier sur les mots. Un lynchage, c’est un lynchage", juge l’élu, qu’il soit fait par un policier ou sur un policier. "Ne nous laissons pas impressionner par ces théories qui sont en train d'infester notamment l'Université française, tient-il à ajouter, qui vous obligent aujourd'hui en fonction de la couleur de votre peau d'utiliser certains mots plutôt que d'autres".

 

"Gérald Darmanin est pris à son propre piège"

Les tensions entre la population et la police ont été exacerbées par plusieurs faits, dont l’article 24 de la Loi Sécurité Globale, décrié de tous bords, en particulier par la Presse. "Je pense que Gérald Darmanin est pris à son propre piège", juge Gilles Platret. "Il a été initialement mandaté par le président de la République, c’est une stratégie à l’œuvre depuis 2017, pour faire plus à droite que la droite" afin de permettre de dire "regardez, la droite ne sert plus à rien".
Le ministre de l’Intérieur, qui fait "beaucoup de communication" sur le sujet, est piégé "parce que cette majorité n’est pas prête à accepter ce genre de choses".

Gilles Platret se pose par ailleurs la question du "fond de l’article 24" : "est-il nécessaire aujourd’hui alors que dans le Code pénal, dans la loi de 1881 sur le journalisme et le droit à l’information, on a déjà des protections pour ceux qui incitent à la haine ?" "On a voulu en faire beaucoup pour faire un marqueur idéologique et donc électoral. La vérité, c’est qu’on n’a peut-être pas besoin de cette loi", juge le vice-président des Républicains qui ne manque pas de souligner qu’aujourd’hui "les policiers sont plus agressés que jamais" et qu’il faut les protéger.

 

"On a trop besoin des policiers. Ce ne sont pas des salops avec des uniformes"

Pour lui, Gérald Darmanin a "créé un émoi, notamment dans ceux qui sont les gardiens de notre liberté, c’est-à-dire les journalistes". "On ne peut pas aujourd’hui avoir dans le cœur de la loi un article qui donne le sentiment qu’on veut cadenasser la profession journalistique dont on a besoin."

Il faut néanmoins protéger les policiers, mieux qu’actuellement, affirme Gilles Platret. "On ne peut pas laisser les policiers livrés à une violence qui s'accroît, on a trop besoin d’eux, je vous le dis comme élu local, on a trop besoin des policiers. Ce ne sont pas des salops avec des uniformes, ce sont des gens qui payent parfois sur leur corps physiquement de la mission qu’ils accomplissent, on doit les protéger à ce titre-là".

Gérald Darmanin, pour tenter de calmer la grogne sur l’article 24, a demandé la création d’une commission non-parlementaire pour le réécrire, ce qui n’a pas manqué de créer un bouclier contre lui au Parlement car c’est, en théorie, son rôle. "Je ne sais pas ce qu’est cette République dans laquelle quand on a un problème avec la loi on va créer une commission non parlementaire pour la réécrire", se demande le maire de Chalon-sur-Saône. L’annonce a même fait "monter au créneau" les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, pourtant opposés politiquement. "Ça prouve quelque chose : c’est que le gouvernement ne sait plus où il habite."

 

"Attention à ce qu'on ne revienne pas sur une obligation vaccinale déguisée !"

La Haute Autorité de Santé va présenter ses recommandations pour la stratégie vaccinale pour la France. "On sait très bien qu'on n'aura pas de vaccin pour tout le monde dans un premier temps, souligne Gilles Platret. Il faut définir les populations les plus à risque, à commencer par les soignants. Le président de la République a tranché sur le caractère non-obligatoire du vaccin, mais attention à ce qu'on ne revienne pas sur une obligation déguisée, alerte-t-il, avec des conditions draconiennes pour prendre les transports, etc."

"J'entends des médecins qui nous disent qu'on n'a pas beaucoup de recul sur le vaccin, on ne sait pas ses effets secondaires, nuance-t-il toutefois. Pour lui, sur cette nouvelle forme de vaccin, on a besoin d'avoir un peu de recul sur les choses".

 

"Arrêtez de cadenasser les gens chez eux, ce n'est plus tenable !"

Les commerces non-essentiels de proximité ont rouvert le 28 novembre. En tant que maire de Chalon-sur-Saône, "j'avais pris un arrêté de réouverture qui a été cassé sur injonction du préfet par le Tribunal administratif, rappelle Gilles Platret. J'ai vu des commerçants heureux de retravailler, des clients dans les rues de manière totalement responsable. Mais j'ai vu plus que ça ! assure-t-il. On a fait la fête des lumières en avance à Chalon pour accompagner cette réouverture : des personnes sont venues me dire les larmes aux yeux 'merci Monsieur le Maire, vous nous donnez un tout petit peu de bonheur !'

Des gens au bout du rouleau, en dépression : il faut mesurer ce qui est en train de se passer. On ne peut pas sacrifier un peuple, son état psychologique, psychiatrique aujourd'hui uniquement pour la crise du Covid, estime-t-il. La deuxième vague sera une vague sociale, qui a déjà commencé, avec un million de pauvres de plus, une vague psychologique humaine. Il faut absolument lâcher la bride ! Se protéger, mais arrêtez de cadenasser les gens chez eux, ce n'est plus tenable sur le plan humain !"

 

"Nicolas Sarkozy peut encore rendre d'éminents services au pays !"

Nicolas Sarkozy serait-il le seul candidat capable de faire face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen aux présidentielles de 2022 ? "C'est un président qui a laissé une empreinte énorme sur la France, estime Gilles Platret. Pour lui, il ne faut pas qu'il revienne au sein des instances des partis, il est maintenant au-delà de ça. Mais il est évident que si les étapes judiciaires qui se présentent à lui sont franchies d'une manière qui rétablisse la vérité, c'est-à-dire qui l'innocentent, des perspectives s'ouvriront. Je pense qu'avec l'expérience qui est la sienne, Nicolas Sarkozy pourrait demain, dans des conditions particulières, être un recours. Mais ça n'est pas son sujet, il l'a dit très clairement. Mais je pense qu'il peut encore rendre d'éminents services au pays !"

 

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