single.php

Georges Fenech : "L'obstination de Fillon a entraîné la déflagration de notre famille politique"

Par Mathieu D'Hondt

Georges Fenech (Ancien député et auteur de l'ouvrage "Qui imagine le Général De Gaulle mis en examen?"), était ce jeudi l'invité de l'émission "Seul contre tous".

Thumbnail

Il y a un an jour pour jour, les révélations de nos confrères du "Canard enchaîné", sur l'emploi présumé fictif de l'épouse de François Fillon, déclenchait un raz-de-marée politico-médiatique qui allait déboucher deux mois plus tard, au terme du premier tour de la présidentielle, sur la débâcle du parti LR et la fin de carrière politique prématurée de l'ancien Premier ministre. Une année est passée depuis ce "cataclysme" et la droite accuse encore le coup, traînant ce scandale comme un boulet. Un constat que ne dément pas l'ex-député LR George Fenech, auteur de l'ouvrage intitulé "Qui imagine le Général De Gaulle mis en examen?".

"Quand un maillot jaune chute et qu'il est blessé, il ne remonte pas sur le vélo"

Invité ce jeudi dans l'émission "Seul contre tous", dans laquelle Philippe David défendait l'idée que François Fillon avait payé "pour les autres", l'ancien élu a évoqué cet épisode dont se serait bien passée sa famille politique, tout en évitant de charger, en bon magistrat qu'il fut, son ancien collègue, se disant très "attaché à la présomption d'innocence". Il a toutefois regretté que les Républicains et François Fillon lui-même n'aient pas mieux anticipé ce désastre annoncé, critiquant par la même occasion la décision, prise par ce dernier, de se maintenir comme candidat.

"François Fillon a été un vainqueur incontestable des primaires. On le donnait vainqueur de l'élection présidentielle, il caracolait à plus de 30% dans les sondages et puis, il y a eu un accident ! Vous savez, quand un maillot jaune chute et qu'il est sérieusement blessé, il ne remonte pas sur le vélo ! Et on demande à quelqu'un d'autre de l'équipe de prendre la tête de la course.", affirme-t-il, avant d'insister sur le possible manque de recul de son camp : "N'y a-t-il pas eu aussi un aveuglement personnel et collectif ?", interroge-t-il ainsi. "Quand on brigue la magistrature suprême, la présidence de la République, on ne peut pas engager sa parole publique et ensuite se dédire", poursuit-il. "Quand François Fillon nous dit : 'si je suis mis en examen, je ne me présente pas' (...) et qu'il dit ensuite au peuple français : 'je me maintiens quand même', en plaidant le complot (...), c'était vraiment très douloureux", insiste-t-il encore. "Il avait bâti toute sa campagne sur le marqueur de l'exemplarité et cette affaire est venue gâcher une personnalité qui était perçue de cette façon-là. Il y a bien sûr eu des excuses mais tout cela a entraîné, avec l'obstination non seulement de notre candidat mais aussi celle de son proche entourage, la chute d'un homme, la déflagration de toute notre famille politique et la déroute aux législatives", constate-t-il ensuite.

Et l'intéressé de déplorer le fait qu'"aujourd'hui, la droite en paie les conséquences" et que sa "famille politique n'a pas encore fait son mea culpa". "Je crois avoir compris très tôt que c'était 'mort' et malheureusement on s'est accroché aux branches en essayant de croire qu'il y aurait un trou de souris. Donc on a une responsabilité collective qu'il faut que nous assumions aujourd'hui et je prends ma part de responsabilité parce que si j'ai appelé au plan B de toutes mes forces (...), j'ai finalement parrainé François Fillon", conclut-il, en toute franchise.

>> Retrouvez l'intégralité du débat en podcast

 

L'info en continu
13H
12H
09H
08H
Revenir
au direct

À Suivre
/