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Geoffroy Didier : Ne pas prendre systématiquement la température dans les aéroports français "est un vrai problème"

Geoffroy Didier était l’invité du “petit déjeuner politique” de Benjamin Glaise et Laurence Garcia le 17 juillet 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Geoffroy Didier interviewé par Benjamin Glaise et Laurence Garcia sur Sud Radio le 17 juillet 2020 à 7h40.

Le port du masque dans les lieux clos accueillant du public sera rendu obligatoire à partir de la semaine du 20 juillet 2020, contrairement à ce qu’avait annoncé Emmanuel Macron. Jean Castex, à peine nommé Premier ministre, a donc déjà contredit le Président, ce qui pourrait être ressembler à un couac de communication. Geoffroy Didier, député européen Les Républicains et vice-président de la région Île-de-France, concède que cette communication gouvernementale est "compliquée", mais là n’est pas le problème. "Pour moi, le port du masque ce n’est pas la même chose que le port de la ceinture obligatoire : en portant un masque, on ne se protège pas seulement soi-même, on protège aussi les siens et on protège ceux que l’on ne connaît pas."

 

"Nous n’avons donc pas d’autre choix que de porter un masque"

Le port du masque est "une question avant tout de responsabilité individuelle, de responsabilité collective et de civisme", pour le député européen. "J’appelle tous les Français à porter un masque", car le "risque d’une deuxième vague est présent". Il faut porter ce masque sans même "attendre les questions de décrets" : "j’estime que nous savons qu’il y a un véritable risque, que le virus court toujours, que l’épidémie progresse dans le monde".

"Nous n’avons donc pas d’autre choix que de porter un masque. C’est une question de bon sens et de responsabilité collective."

 

"Ce relâchement n’était pas bon, mais en même temps, il était humain"

Le couac de communication ressemble grandement à un cafouillage. À moins que cela ne traduise un vent de panique de l’exécutif au niveau du risque de deuxième vague. "Il ne fallait même pas attendre l’éventuel premier août ou l’éventuel décret du président de la République ou du Premier ministre pour considérer le port du masque comme obligatoire."

Geoffroy Didier juge qu’il y a eu, en France, "un relâchement" qu’il peut comprendre. Il estime qu’il est dû à "une volonté de se libérer de cette période très tendue et qui nous a tous stupéfiés." "Ce relâchement n’était pas bon, mais en même temps, il était humain." Mais puisque "le risque de la deuxième vague est présent et plus que d’actualité", la seule solution est le port du masque.

Un port qui doit faire l’objet de "bon sens" : dans la rue où il n’y a personne, ce n’est pas nécessaire, mais ça l’est "au supermarché", "dans les toilettes d’un restaurant", dans "un lieu clos" ou dans "un lieu public" avec beaucoup de personnes, faisant référence aux attroupements qui ont fait polémique lors de la fête de la musique ou encore à Nice et à Paris.

 

"Nous sommes dans une société où on ne se respecte plus"

Les commerçants se posent toutefois la question de savoir qui "va faire la police" : comment gérer un client qui ne voudrait pas respecter le port du masque, certains pouvant même devenir agressifs ? Une question qui n’a pas vraiment de réponse, pour le vice-président de la région Île-de-France : "on ne va pas se raconter d’histoires, on ne va pas mettre de policier dans chaque supermarché de France".

Il juge qu’il faut "faire appel au civisme" et "au respect", une valeur qu’il juge "oubliée de l’action publique, du débat politique et malheureusement souvent, aussi, du comportement des gens". "Nous sommes dans une société où on ne se respecte plus, où on ne respecte plus grand-chose, on ne respecte plus les personnes âgées, on ne respecte plus les consignes."

Geoffroy Didier reste toutefois lucide : "on aura beau dire que le masque est obligatoire, si une personne ne respecte pas les consignes, on sait très bien qu’on n’aura pas de policier derrière chaque supermarché ou chaque caisse de supermarché". Il espère donc que "chacun respecte les consignes" et "se réapproprie le respect comme une valeur cardinale".

 

"Pourquoi ne prendrait-on toujours pas la température de manière systématique aux aéroports ?"

L’augmentation de cas de Covid-19 en Seine-Saint-Denis semble, selon les médecins, être liée à une recrudescence des contaminations à l’étranger qui seraient passées inaperçues lors de l’entrée sur le territoire français. Pour le vice-président de la région Île-de-France, cela s’explique assez simplement : "je ne suis pas certain aujourd’hui qu’il y ait suffisamment de protection" aux frontières de France.

Il explique qu’une personne qui arrive en France de l’étranger "ne se fait pas prendre systématiquement la température". Il compare les mesures de mars 2020 en Algérie, où il s’est rendu avant le confinement, et en France : en Algérie "on prenait déjà ma température lorsque j’arrivais à Alger, à l’aéroport" ; mais ce ne fut pas le cas lorsqu’il est "revenu d’Algérie". Et aujourd’hui, "on ne la prend toujours pas". "Là il y a un problème."

L’Algérie, mais aussi de nombreux autres pays et même le Parlement européen ont mis en place des mesures similaires : "lorsque je vais au Parlement européen, à Bruxelles, on prend ma température systématiquement lorsque j’arrive". "On sait très bien que le virus circule et il circule aussi beaucoup dans d’autres pays : pourquoi ne prendrait-on toujours pas la température de manière systématique aux aéroports ? Ça, c’est un vrai sujet." Un sujet d’ailleurs plus important que la date exacte de l’instauration du port du masque obligatoire en France.

 

"Les violences gratuites progressent de manière exponentielle"

Le Premier ministre a annoncé qu’une des priorités de la rentrée 2020 du gouvernement et du Parlement sera la loi contre le communautarisme et le séparatisme. Une position qui est vue comme plutôt de droite dont ne se plaint pas le député européen Les Républicains : "nous sommes dans une société qui est extrêmement fracturée", explique-t-il en précisant que "les violences gratuites progressent de manière exponentielle". "Nous sommes le deuxième pays européen en termes de coups et blessures."

Le député rappelle également que "le taux d’homicide, c’est-à-dire de meurtre et d’assassinats, est le plus important depuis dix ans", que le trafic de stupéfiants "a augmenté de 41% en trois ans" ou encore qu’en France il y a "650 cambriolages de maisons et appartements" chaque jour. "C’est un constat qui est alarmant."

Face à ces faits, la position du député européen est claire : "je ne peux qu’être heureux des mots utilisés par le Premier ministre". "Je préfère la réussite de mon pays à celle de mon parti : je n’attends pas d’être de la majorité pour espérer que le gouvernement réussisse."

 

"Je suis pour l’expulsion des délinquants étrangers"

Le député européen tient à faire une distinction fondamentale entre la lutte contre le communautarisme, soit "tous ceux qui mettent leur foi au-dessus de la loi et qui défient la République française", et la question de la violence en général. S’il ne se prononce pas sur ses attentes sur le premier sujet, "sur les violences, j’estime qu’il faut expulser les délinquants étrangers".

Pour Geoffroy Didier, lorsqu’on vit dans un pays il est "normal, sain et logique" de penser qu’en cas de délit dans un pays d’accueil, ce dernier puisse vous en faire sortir. "Il y a aujourd’hui 25% des personnes qui sont écrouées, c’est-à-dire qui sont en prison, qui sont étrangères", souligne-t-il. "Il n’y a aucune raison que ces personnes-là, qui peuplent nos prisons alors que nous souffrons d’une surpopulation carcérale, restent en France."  "Je suis pour l’expulsion des délinquants étrangers."

Mais ce n’est pas la seule mesure qu’il aimerait être mise en place : il veut qu’on "arrête avec les remises de peine systématiques" ou encore qu’on "mette en place les peines plancher". "Des choses simples, des choses de bon sens." "Je ne sais pas si elles sont de droite ou si elles sont de gauche, en tout cas elles deviennent nécessaires et elles sont hautement républicaines."

 

"Le buzz médiatique n’est pas un tribunal judiciaire"

Depuis sa nomination au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin est attaqué par les féministes qui jugent qu’il ne devrait pas être "le premier flic de France" alors qu’il est accusé de viol et que l’enquête est en cours. Pour le député européen, il n’y a pas de problème Darmanin et "il ne doit pas y en avoir dans une République où il existe des tribunaux et où la suspicion ne fait pas une preuve". "Le buzz médiatique n’est pas un tribunal judiciaire et ne doit pas l’être sous aucun prétexte."

"Restons sur des choses, si possible, sur des principes sains et que nous nous fixons comme absolus : il y a des tribunaux qui condamnent où qui acquittent. Laissons-les faire : chacun a son rôle dans la société." Le député européen précise qu’il s’est "toujours fixé un principe clé", celui de la "présomption d’innocence" qu’il aimerait que se le fixent également "tous les responsables politiques".

 

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Benjamin Glaise et Laurence Garcia

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