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Gare aux sondages

On vote dans vingt jours et depuis des semaines les sondages sont assez nets. Ils nous annoncent un second tour Marine le Pen et Emmanuel Macron, est-ce déjà plié ?

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Si l’on suit les sondages, ces derniers sont implacables. Le dernier, BVA/Nice-Matin, donnait 25 % à Emmanuel Macron, 24 % à Marine le Pen et François Fillon à 19 %, avec deux points de plus. La question qui se pose est celle de l’abstention. Il est vrai qu’elle se répartit en général de manière uniforme, mais là, elle est extrêmement forte dans les sondages. Sera-t-elle différenciée ? C’est une autre question… La deuxième question qui se pose, c’est le pourcentage des indécis. Pourtant, il y a deux candidats dont l’électorat est très déterminé, il s’agit de Marine le Pen, qui a peu de chance d’être absente du second tour, et François Fillon dont 80 % de l’électorat dit ne plus vouloir changer d’avis. Pour Emmanuel Macron, c’est plus flou, puisque 37 % des électeurs qui disent envisager de voter pour lui, explique aussi qu’ils peuvent encore changer d’avis. Il y a beaucoup d’indécision dans cette élection.

Il faut en finir avec l’idée reçue que les élections sont jouées un mois ou trois semaines à l’avance, que les sondages disent toute la vérité. Je rappelle que dès 1965, lors de la première élection, le général De Gaulle est en ballotage, cela personne ne l’avait prévu. À l’issue du décès du président Pompidou l’élection présidentielle de 1974 dure six semaines, mais au début Chaband-Delmas est à 30 % dans les sondages et Giscard à moins de 15 %. À l’arrivée nous obtenions l’inverse. On se rappelle aussi de l’élection présidentielle de 1995, tout le monde donnait Balladur au premier tour et Chirac arrive en tête. En 2002 aussi, personne n’avait vu arriver Jean-Marie le Pen. Tous les autres sondeurs disaient de Jospin, qu’il serait numéro 2 et sans doute président de la République. Certaines élections pas très lointaines montrent aussi qu’il y avait des dérèglements dans les sondages, aux États-Unis et lors du Brexit, et plus récemment encore en Allemagne, où l’on disait la CDU et la SPU à égalité, et finalement c’est la première qui l’a emporté avec dix points d’avance. Donc, cela parait joué, mais attention.

 

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