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Gabrielle Siry (PS) : "Le gouvernement doit entendre la colère face à ses réformes"

Par Benjamin Jeanjean

La porte-parole du Parti socialiste Gabrielle Siry était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi. L’occasion pour elle d’évoquer les débordements qui ont émaillé la manifestation du 1er mai hier, le rôle du PS ou encore la place de François Hollande.

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"Le PS tient évidemment à condamner les violences à double titre. D’une part car la violence n’est jamais tolérable, mais surtout cela fait partie des agissements qui discréditent les mobilisations en cours. Les casseurs cagoulés contribuent à affaiblir le mouvement". Au moment de commenter les violences commises par certains groupuscules radicaux hier lors de la manifestation du 1er mai, Gabrielle Siry, porte-parole du Parti socialiste, se veut la plus claire possible. Quant à la position du parti dans les différents mouvements sociaux actuels, "le PS y apporte sa force en appelant tous ses militants à être présents dans les cortèges car il faut que ce gouvernement entende la colère face à ses réformes qui remettent en cause le service public", indique-t-elle sur Sud Radio.

Alors que certains leaders politiques se renvoient la balle aujourd’hui sur la responsabilité de ces débordements, Gabrielle Siry assure que le Parti socialiste ne cherche pas à récupérer politiquement le mouvement. "Je ne veux pas accréditer de thèse sur qui agite qui. La France insoumise semble être sur une stratégie de récupération des mouvements sociaux vis-à-vis de laquelle on s’inscrit en faux car ce n’est pas ce qui est le plus efficace. On l’a bien vu avec la mobilisation sur les ordonnances Pénicaud : dès que ça a été récupéré par un mouvement politique, ça a contribué à le miner. Nous sommes présents et nous participerons aux cortèges, notamment le 22 mai, mais on ne tient pas à récupérer un mouvement qui est né en-dehors de nous et qui doit vivre en-dehors de nous", déclare-t-elle.

"Hollande est un ancien Président, il est évident que sa parole porte"

La porte-parole d’un PS en reconstruction a également dénoncé la suppression de la "taxe exit" mise en place par Nicolas Sarkozy pour freiner l’exil fiscal. "Ça s’inscrit dans la politique de Macron d’allègement fiscaux pour les plus aisés. On constate une politique fiscale parfaitement inégalitaire avec un renforcement de la pression fiscale sur les plus modestes (notamment les retraités avec la hausse de la CSG), une suppression de l’ISF et un fort allègement de l’imposition sur le capital. On a bien remarqué qu’il était "friendly" avec le business !", analyse-t-elle.

Si le Parti socialiste a du mal aujourd’hui à incarner l’opposition au gouvernement (11% seulement des Français le pensent selon le dernier sondage Ifop), le parti voit depuis plusieurs semaines son ancien leader François Hollande intervenir dans les médias pour commenter l’actualité et la politique d’Emmanuel Macron. Une situation qui ne dérange pas plus que ça Gabrielle Siry. "Il vient de sortir un livre qui sera utile pour le travail d’analyse de l’action du dernier quinquennat. On utilisera ces éléments dans le travail mené, ensuite il faudrait rappeler qu’on a eu un congrès, qu’on a un nouveau Premier secrétaire et que la nouvelle direction est au travail. (…) C’est un ancien président de la République, il est donc évident que sa parole porte. Il y a beaucoup de spéculations sur ce sujet, il a rappelé lui-même que c’est un ancien Président et qu’il n’avait pas vocation à l’être de nouveau. Chacun est dans son rôle. En termes de messages, je ne pense pas qu’ils soient discordants", affirme-t-elle.

Enfin, celle qui travaillait il y a un peu plus d’un an aux côtés d’Axelle Lemaire au secrétariat d’État au Numérique est revenu sur la montée en puissance d’Emmanuel Macron, qu’elle a pu voir monter les échelons un à un. "Il est intéressant de voir que le premier décret d’Emmanuel Macron une fois arrivé au pouvoir a été de réduire le nombre de conseillers en cabinet ministériel. Ça a été relativement populaire. En réalité, on voit bien que l’objectif était évidemment d’empêcher l’autonomisation de tel ou tel ministre. Avec un nombre de collaborateurs très inférieur à celui du gouvernement précédent, il est très difficile de mener ses actions. Pour le numérique par exemple, le secrétaire d’État a cinq conseillers, on voit bien l’objectif politique d’empêcher l’indépendance de tel ou tel ministre et son existence politique", confie-t-elle.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Gabrielle Siry dans le Grand Matin Sud Radio

 

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