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François Hollande rompt son silence à Arles 

Par Benjamin Rieth avec AFP

Invité à s’exprimer sur le thème de l’engagement à l’invitation des "Napoleons", l’ancien président est revenu à mots feutrés vendredi soir sur son bilan. 

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Sa parole s’était faite rare depuis son départ de l’Élysée. À peine quelques tweets, notamment pour dénoncer la sortie des États-Unis de l’accord de Paris, et une interview à la presse quotidienne régionale.

Autant dire que son discours à Arles qui concluait les travaux du sommet des "Napoleons", un réseau d'acteurs de l'innovation, était attendu vendredi soir. François Hollande s’est attardé sur son bilan, en particulier sur son impopularité. "Ça c'est peut être la leçon que j'ai tirée. (...) Quand on devient président, on devient de moins en moins aimé - je ne parle que de la période que j'ai connue, nous verrons pour la suite", a-t-il plaisanté devant les 300 personnes réunis. Reconnaissant qu'il avait "sans doute" manqué "de la pédagogie, de l'explication" durant son quinquennat, François Hollande a estimé qu'un dirigeant se devait de considérer que "de toute façon, dans certaines périodes, l'impopularité est nécessairement au rendez-vous, et qu'on ne doit pas se plier à cette dictature d'être aimé".

Frustré mais content de la situation laissée à Emmanuel Macron

Pour autant, pas question de rabaisser son bilan. Au contraire, plus tôt dans la journée, l'ex-chef de l'État avait plus directement loué son bilan devant la presse. "Le temps de la récolte arrive, on le voit bien. J'avais encore sous les yeux des statistiques sur les créations d'emplois au cours du premier semestre, je laisse une situation qui, je crois, peut être utile à mon successeur", a-t-il souligné. Malgré tout, François Hollande ne nie pas avoir été touché par une certaine frustration à l’issue de son mandat, prenant l’exemple de  François Mitterrand : "Je suis sûr que quand il est parti il avait quand même de la frustration. L'idée que l'on aurait pu faire davantage, oui, l'idée que les résultats auraient pu apparaître plus tôt, sans doute. Finalement sur un septennat c'était possible".

Durant son intervention, l'ex chef de l'Etat s'est gardé de tout commentaire direct sur l'actualité politique, respectant sa promesse d'observer une certaine "réserve", au moins dans une "première période". Interrogé sur le rôle de la puissance publique, il a cependant semblé se faire l'écho de certaines associations, qui critiquent le désengagement de l'Etat dans la gestion de l'accueil des réfugiés. "Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il y a des réfugiés, et il y a toujours eu une implication des associations très forte dans la politique d'accompagnement des réfugiés. Le risque c'est que l'Etat se défausse, délègue sa responsabilité à des associations, alors même que ce serait sa compétence. Ça ce n'est pas acceptable", a-t-il affirmé.

Un livre en préparation

Revenant sur son action après les attentats de novembre 2015, il a justifié sa décision de convoquer le Congrès à Versailles, malgré la longue polémique suscitée par sa proposition d'étendre la déchéance de nationalité: "Le risque était que (le pays) connaisse un dislocation. Il fallait absolument le rassembler. C'est ce que j'ai fait notamment par un discours au Congrès à Versailles", a-t-il plaidé.

L'ex-chef de l'État, "en vacances" depuis début juillet, mais toujours très attentif aux destinées du PS, a-t-il tourné la page de la présidence de la République, comme l'y invitent certains socialistes? "Les pages on en écrit toujours, d'abord je vais écrire un livre, si vous parlez de pages, voilà les pages que je vais remplir", a-t-il répondu vendredi à la presse. Selon son entourage, l'ex-président est en tout cas convaincu d'une chose, "qu'il y a besoin de formations politiques, et du PS en particulier".

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