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François Bayrou, trop libre pour un pouvoir qui veut une parole homogène

En décidant de quitter le gouvernement et son poste de ministre de la Justice, François Bayrou a cédé à la pression environnante due à l’affaire des assistants parlementaires du MoDem. Un départ qui, au fond, pourrait convenir à tout le monde.

Emmanuel Macron et François Bayrou (@Jean-François Monier)

Derrière le discours officiel, aussi bien de François Bayrou que du pouvoir, il y a une autre vérité. Le discours officiel, c’est de dire pour François Bayrou "je m’en vais pour ne pas gêner le Premier ministre et le Président". Du côté du président, on dit "c’est une décision personnelle". En réalité, le porte-parole Castaner a dit ce qu’il fallait en penser puisqu’il a en effet déclaré "c’est une décision personnelle qui nous arrange beaucoup".

François Bayrou n’était pas fait pour être dans ce gouvernement en tant que garde des Sceaux. Il a une parole trop libre pour un pouvoir qui veut offrir une parole homogène sans dissidence. Il voulait garder une liberté d’expression et d’action en inventant une distinction entre public et privé, entre ministre et citoyen, qui n’a pas lieu d’être.
De l’autre côté, évidemment, Emmanuel Macron est ravi – je pense – de s’être débarrassé de quelqu’un qui l’a aidé à un moment crucial de sa campagne, mais qui serait resté en quelque sorte dans les pattes du pouvoir comme une sorte de présence un peu incommodante.

Au fond, je me dis que pour François Bayrou, c’est très bien d’être parti d’une manière tout à fait honorable (voir sa conférence de presse d’hier), et le président de la République n’est pas marri de le voir se retirer.

Réécoutez ici l’édito politique de Philippe Bilger dans le Grand Matin Sud Radio

 

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