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François Bayrou passe la main à Nicole Belloubet au ministère de la Justice 

Par Benjamin Rieth avec AFP

Après un mois et quatre jours à la tête du ministère de la Justice, François Bayrou a cédé sa place à Nicole Belloubet jeudi matin. Le président du MoDem l’a mis en garde contre les "résistances" à venir sur la moralisation de la vie publique.

François Bayrou passe le flambeau à Nicole Belloubet au ministère de la Justice

Un mois et quatre jours, voilà le temps que François Bayrou aura passé à occuper de nouveau un rôle de premier plan avant d’être emporté par l’enquête judiciaire sur le MoDem. Le désormais ex-Garde des Sceaux a passé la main jeudi matin à son successeur Nicole Belloubet, agrégée de droit public, ancienne rectrice, et membre du Conseil constitutionnel depuis 2013. François Bayrou a estimé que la juriste avait "beaucoup de chance". Il l’a aussi averti qu’elle rencontrera "un certain nombre de résistances explicites ou plus souvent encore implicites" en défendant le projet de loi sur la moralisation politique. Selon le maire de Pau, ces résistances viendraient du monde politique comme des "lobbies"

Nicole Belloubet veut se mettre dans les pas de François Bayrou

S’il quitte le ministère, le chef du MoDem ne semble pas vouloir trop s’en éloigner non puisqu’il a promis d’aider "de toutes (ses) forces" la nouvelle ministre de la Justice. Il lui a notamment conseillé de défendre une réforme constitutionnelle ambitieuse sur l’indépendance du parquet en donnant au Conseil supérieur de la magistrature un pouvoir non seulement de veto mais aussi de "proposition" dans les nominations de procureurs. François Bayrou s'est aussi interrogé sur la formulation d'une ordonnance de 1958 qui place les magistrats du parquet "sous l'autorité" du garde des Sceaux.

Un discours auquel a été sensible Nicole Belloubet, semble-t-il. "Je ne vous ai pas seulement écouté, je vous ai entendu", a-t-elle dit avant d’ajouter : "Je m'inscrirai, au-delà de l'exigence de continuité républicaine, dans vos pas". La nouvelle Garde des Sceaux a estimé que la loi de moralisation de la vie politique était "un chantier de l'urgence". Elle a aussi dit que sa fonction impliquait de "veiller à la protection des libertés", "un défi dans le temps d'insécurité que nous vivons", alors que le gouvernement s'apprête à valider un projet de loi antiterroriste critiqué par les défenseurs des droits de l'homme.

"C'est un honneur pour moi de vous succéder. J'espère que j'obtiendrai la réussite que vous méritiez", a-t-elle conclu. Posant pour les photographes à la fin de la cérémonie, avant de se rendre à l'Élysée pour un conseil de défense, Nicole Belloubet n’a pas caché sa surprise. "C'est très émouvant et très inattendu. Hier matin, je ne pensais pas que je me retrouverais ici aujourd'hui", a confié la nouvelle ministre. 

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