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Florence Portelli : "Ce slogan est un peu idiot, on est dans la surenchère frontiste"

Par Benjamin Jeanjean

Maire (LR) de Taverny et vice-présidente du groupe LR à la région Île-de-France, Florence Portelli était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi.

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"Ce slogan, je le trouve bébête, avec toutes les arrières-pensées qu’il contient. C’est un peu idiot, on est dans le pléonasme et la surenchère frontiste. Et puis ça veut dire quoi ? Que la France n’est pas française ? Ce sont des slogans simplistes, moi je n’aime pas la politique simpliste, ça n’élève personne. Beaucoup de militants ont été choqués, il y a aussi le contenu du tract. Réduire les problèmes de la France à de tels slogans, c’est un peu pathétique. On attend mieux de la droite". Au micro du Grand Matin Sud Radio, Florence Portelli n’y va pas de main morte à l’heure de commenter la grande mobilisation des Républicains lancée par Laurent Wauquiez ce week-end, et notamment le tract de lancement intitulé Pour que la France reste la France.

Celle qui est aujourd’hui secrétaire générale de Libres !, le mouvement lancé par Valérie Pécresse, une personne qu’elle "estime", préfère toutefois botter en touche à l’heure d’évoquer les difficultés de Laurent Wauquiez à faire l’unanimité derrière lui au sein du parti Les Républicains. "Il a sûrement son mode de fonctionnement, que je n’ai pas à juger. Avec Valérie Pécresse, on a créé le mouvement Libres ! au sein des Républicains pour essayer de voir quelle société on peut proposer aux Français demain", déclare-t-elle.

"Qu’on y voit plus clair sur la position de la droite sur l’Europe"

Vice-présidente du groupe LR à la région Île-de-France, Florence Portelli s’est également projetée vers la réunion des Républicains à Menton le 30 juin, à l’approche des élections européennes. Mais pas question pour elle de penser déjà à la future tête de liste du parti. "Ce qui serait bien, c’est que ça détermine un peu la ligne du parti et qu’on y voit plus clair. Les problèmes de la position de la droite sur la question européenne, ça date d’une vingtaine d’années. On n’arrive pas à avoir un langage clair là-dessus, entre les anti-européens primaires et les europhiles béats. Il faut qu’on trouve notre ligne, ce n’est pas si simple et ça demande beaucoup de travail", prévient-elle.

La maire de Taverny dans le Val-d’Oise s’est par ailleurs félicitée du prochain accès des maires aux noms des personnes fichées S installées sur leur commune, même si elle tient à calmer le jeu sur cette question. "C’est une bonne chose, mais il faut vraiment prendre des pincettes. Il y a de tout dans les fichés S, vous pouvez aller dans une manifestation d’extrême-gauche et être fiché S. Par ailleurs, le fait de vouloir stigmatiser tous les fichés S alors que c’est une source de renseignement n’est pas non plus une bonne chose. C’est bien pour le maire de pouvoir savoir ce qu’il se passe sur notre territoire, mais il faut prendre évidemment beaucoup de pincettes et ne pas verser dans le populisme actuel. Ça permet quand même une meilleure entraide entre les services. Sur une commune, la sécurité n’est pas seulement une affaire de forces de police. C’est un travail en amont entre les services sociaux, les bailleurs, la ville, la police municipale, intercommunale et nationale, etc.", rappelle-t-elle.

"Ce qui me sépare de Darmanin et Lecornu ? Déjà, l’éthique !"

Alors que le Premier ministre Édouard Philippe se rend à Toulouse pour trois jours dans le cadre d’une session de travail, un type de déplacement très prisé par le gouvernement ces derniers mois, Florence Portelli ne se montre pas dupe. "Ce n’est pas parce que vous payez un billet de train Corail que vous vous rendez compte de ce qu’il se passe dans les territoires. Pour prendre régulièrement le train vers Brive depuis la gare d’Austerlitz, il faudrait déjà qu’ils aient le TGVC pour se désenclaver et que ce territoire très important puisse respirer économiquement. C’est sympathique, mais c’est de la com’. Édouard Philippe travaille de manière honnête, mais ce qui compte c’est les résultats", souligne-t-elle.

Enfin, celle qui est officiellement dans l’opposition par son appartenance aux Républicains se veut très claire quand on lui demande quelles différences a-t-elle avec des ministres comme Gérald Darmanin ou Sébastien Lecornu, passés par Les Républicains. "Déjà, l’éthique ! Je n’aurais pas profité d’une étiquette pour aller faire campagne contre des compagnons de parti qui portent la même étiquette... L’éthique en politique, pour moi c’est important. Je sais qu’aujourd’hui c’est un gros mot ou de la com’, mais je vous assure que c’est fondamental. Philippe Séguin était quelqu’un qui respectait des valeurs et qui n’aurait pas trahi ses amis en période de difficultés comme cela que nous avons vécue pendant les législatives. J’ai vu les atermoiements de Gérald Darmanin sur pas mal de sujets où il n’était même pas d’accord avec son ministre de tutelle Bruno Le Maire. Donc bon…", conclut-elle.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Florence Portelli dans le Grand Matin Sud Radio

 

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