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Emmanuelle Ménard : "il y a une vraie fracture en France"

Par La Rédaction

Pour Emmanuelle Ménard, députée non inscrite de la 6e circonscription de l’Hérault, il est clair que le mouvement des Gilets Jaunes a commencé à cause d’un pouvoir d’achat insuffisant et du trop d’imposition. Mais, "et c’est bien plus grave, il y a aussi le sentiment d’être mis à l’écart, méprisé par les politiques et les médias", estime-t-elle. Emmanuelle Ménard était l’invitée d’André Bercoff le 20 décembre 2018 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Emmanuelle Ménard : "il faut un vrai référendum, pas une pantalonnade"

Interrogée par André Bercoff sur le regard qu’elle porte sur l’idée de référendums d’initiative citoyenne, Emmanuelle Ménard a répondu : "Si ce type de référendum prend aujourd’hui autant de place dans les revendications des Gilets Jaunes, c’est parce qu’ils veulent qu’on prenne en compte leur parole. Et je ne comprends pas le gouvernement qui a dit qu’on va avoir cinq grands sujets pour un débat qui va durer trois mois. Puis, tout d’un coup l’immigration est passée on ne sait pas où, désormais il n’y a que quatre sujets. Il ne faut pas qu’il y ait des sujets tabous. Les Français ne sont pas des imbéciles, ils savent très bien que ça ne pourra pas aboutir à l’apaisement de la situation. Il faut que tout soit mis sur la table, sans exception".

"Quand j’entends les revendications des Français, je pense qu’aujourd’hui ça va être difficile de faire l’économie d’un référendum. Et un vrai référendum, pas une pantalonnade. On n’est pas obligé de poser une question, on peut poser plusieurs questions sur plusieurs sujets et voir quelles seront les réponses. Pourquoi ne pas jumeler l’élection européenne et un référendum sur différentes questions, puisqu’on va fair se déplacer les Français dans les bureaux de vote ?", a poursuivi Emmanuelle Ménard.

Selon Emmanuelle Ménard, si certains Français ont peur des référendums, c’est qu’"ils ont peur de voir leur monde disparaître". "Je crois que maintenant les Français ont bien compris qu’il y a deux mondes qui coexistent. Il y a le monde des élites, ceux qui s’en sortent avec le modèle actuel, et il y a tous ceux qui ne s’en sortent plus. Il y a une vraie fracture", a -t-elle estimé au micro d’André Bercoff.

"Un décalage terrible" entre l’hémicycle et le terrain

"Je vous garantis qu’il y a un décalage terrible entre la composition de l’Assemblée nationale et les discussions dans l’hémicycle d’une part, et ce qui se passe en France sur le terrain d’autre part. Les députés ne sont pas tous dans ce cas-là, mais j’en ai des exemples précis et quotidiens. Par exemple, il y a quinze jours, le pays était à feu et à sang, et dans l’hémicycle on débattait jusqu’à minuit d’une loi pour interdire la fessée", a déclaré Emmanuelle Ménard.

S’agissant de l’éventualité de la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuelle Ménard a estimé qu’une telle probabilité était nulle. "Emmanuel Macron dispose d’une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, je ne le vois pas le faire aujourd’hui. Mais si ça devait se faire, ça serait bienvenu, cela changerait la composition de cette Assemblée nationale qui ne reflète pas la société française", a-t-elle estimé.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi.

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