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Emmanuel Macron ou la rupture dans le style présidentiel

Près de deux semaines après son investiture en tant que président de la République, Emmanuel Macron bouleverse déjà les codes de l’institution, notamment dans sa communication.

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Faire l’inventaire du style présidentiel des derniers quinquennats. Pas un compartiment du jeu n’échappe à cette règle, avec tout de même une mention spéciale pour la politique de Hollande qui est régulièrement effacée. En politique étrangère par exemple, recevoir Poutine à Versailles, c’est pour réparer la relation abîmée entre la France et la Russie dès la première rencontre, c’était au G20. Aux premières loges se trouvait à l’époque Emmanuel Macron, secrétaire adjoint à l’Élysée, qui avait repris une partie des fonctions du conseiller diplomatique Paul-Jean Ortiz, décédé. Aujourd’hui, Emmanuel Macron veut recréer une relation entre la France et la Russie, en pleines élections législatives. C’est aussi un signal présidentiel envoyé à la droite.

Avec la presse également : pas question de parler aux journalistes en déplacement. Encore moins d’échanger avec eux par SMS, alors que François Hollande ou Nicolas Sarkozy étaient en contact permanent avec des journalistes, François Hollande pulvérisant même le record d’entretiens pour des ouvrages et nourrissant de bout en bout ce fameux livre de confidences à deux journalistes du Monde. Autant la parole présidentielle était quasi-quotidienne, autant elle va désormais se raréfier.

Pour le conseil des ministres, au lieu de vouloir maintenir cette réunion très codée, avec communications annoncées et prises de parole éventuelles du Président, Emmanuel Macron donne des signes de direction comme s’il était dans l’animation d’un conseil exécutif au sommet d’un grand groupe. Il donne des consignes à chacun, il intervient tout le temps tel un grand dirigeant. Là aussi, c’est une rupture.

Rupture encore dans la manière de gérer la communication de l’attentat de Manchester. On a tout de suite remarqué qu’il n’y avait pas de communiqué immédiat dans la nuit. Les anciens conseillers de l’Élysée du temps de Nicolas Sarkozy se souviennent du stress à ce sujet. Là, on a vu que le Président était seulement intervenu une fois que Theresa May avait officiellement parlé d’un attentat terroriste

Réécoutez ici l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio.

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