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Élisabeth Lévy - "Darmanin manifestant avec les policiers, Macron sur un rond-point"

Gérald Darmanin défilera demain à Paris avec les policiers en colère contre leurs conditions de travail et leurs difficultés au quotidien. Alors même que le ministre de l'Intérieur a les clés de la voiture Police et que le nom de Dupond-Moretti suscitera sûrement quelques ires et slogans pamphlétaires. Pendant ce temps, le maire communiste de Villejuif désarme sa police croyant encore naïvement en Rousseau.

Le ministre de l'Intérieur se rendra aux côtés des policiers qui manifestent, demain à Paris. Un événément rare, lunaire, pour ne pas dire "une première". (crédits : Christophe Archambault / AFP)

 

Le maire communiste de Villejuif veut désarmer sa police municipale.

Voilà, il a trouvé le remède à l’insécurité : désarmer la police et lui adjoindre des médiateurs qui assureront une veille sociale, autrement dit, il préfère administrer des nounous d’État plutôt que des flics armés.

Plus de LBD, de tasers et de brigade canine. Les forces de l’ordre garderont leur arme pour leur défense et Vigipirate. Ce qui n’est, d’ailleurs, pas très cohérent : cela prive les policiers des armes non létales dont le seul recours, s’ils venaient à être agressés, sera l’arme à feu. C’est l’expression de l’idéologie anti-flics qui est la norme chez les Insoumis et l’ultra-gauche antifa, prolongeant la conception rousseauiste selon laquelle l’homme est bon, et c’est la société et l’État qui le corrompent. La violence viendrait des institutions et des inégalités. Une thématique qu’on nous rabâche en parlant de violences policières, dès lors qu’on confond la norme de l’exception.

En juin 2020, Mélenchon plaidait pour « une police aussi désarmée que possible pour inspirer le respect des citoyens ». Face à des lascars qui balancent des objets enflammés sur les flics, il joue les Gandhi. Je crois plutôt au « Si tu veux la paix prépare la guerre ». Car la seule chose que respectent les racailles, c’est la force. 

C’est ce que défendront les policiers mercredi ? 

Eux-mêmes restent assez prudents sur le sujet. Ils n’ont aucune tentation de jouer les cow-boys. Cette non-violence est ancrée profondément dans notre inconscient collectif, s’il fallait une preuve d’un changement de civilisation, jusqu’à ce qu’elle devienne une marque de faiblesse. Face à des adversaires sans limites, la place n’est plus aux pudeurs de jeunes filles malvenues : pour qu’il y ait dissuasion, il faut que le délinquant qui résiste à la police ou l’agresse sache qu’il prend un risque.

Les syndicats demandent qu’un policier qui fait usage de son arme ne soit pas traité en suspect. Seulement, ils veulent surtout un meilleur équipement en armes non létales. Et plus que tout, une justice qui ose punir. 

En bons enfants de la société du sentiment, ils veulent aussi être aimés. Darmanin sera à leurs côtés mercredi, ce qui n’est pas si mal vu : ce ne sera (a priori) pas la police contre le gouvernement, mais un message du type « Nous luttons contre le même ennemi ». Certes, si le Garde des Sceaux est traité de noms d’oiseaux, ce qui est probable, la présence du ministre de l’Intérieur fera désordre. Mais après tout, si un conflit social vous dépasse, autant feindre de l’avoir organisé. Peut-être verra-t-on bientôt Emmanuel Macron tourner sur un rond-point en gilet jaune.

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