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Élie Domota : "La focalisation sur les pillages sert à cacher la défaillance de l'État"

Par Benjamin Jeanjean

Au micro de Sud Radio, Élie Domota, porte-parole du collectif LKP et secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe, évoque la polémique sur les délais de l’arrivée des secours français à Saint-Martin et Saint-Barthélémy après le passage d’Irma.

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L’État français a-t-il été défaillant dans sa gestion des heures qui ont suivi le passage de l’ouragan Irma sur les îles de Saint-Barthélémy et Saint-Martin ? C’est ce que plusieurs observateurs politiques estiment, mais pas seulement. Au micro de Sud Radio, Élie Domota, leader syndical guadeloupéen du collectif LKP, ne décolère pas. "Ce ne sont pas les déclarations qui nous intéressent, ce sont les actes et les faits. On l’a vu en Guyane et en Guadeloupe en 2009 : rien n’a été réglé sur le fond. Encore une fois, on n’anticipe pas et on fait de la communication. Tout le monde sait qu’une zone volcanique et sismique est soumise à des aléas climatiques. Il est inconcevable que les premiers secours n’arrivent que cinq ou six jours après. Dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, il y avait déjà quelques heures après des hélicoptères de l’armée néerlandaise qui survolaient les lieux pour une première évaluation, tout simplement parce qu’ils avaient des bateaux au large qui attendaient avec des secours", assure-t-il.

"On ne sait même pas où est passée la préfète de Saint-Martin"

Le syndicaliste sous-entend même que le gouvernement cherche aujourd’hui à masquer ses erreurs dans ce dossier. "Ça a été géré avec la plus grande légèreté, pour rester poli. Quand on a cette responsabilité-là, on a des mesures préventives à mettre en œuvre. Ça n’a pas été fait. Je crois qu’aujourd’hui, toute la focalisation sur les pillages est faite pour cacher cette réalité des fortes défaillances des services de l’État. On ne sait même pas où est passée la préfète de Saint-Martin…", déplore-t-il.

Au-delà du délai de réaction de l’État français, Élie Domota regrette le mode de fonctionnement des autorités. "Cela met d’autre part en exergue le fait qu’il n’y ait aucune coopération avec les autres îles de la Caraïbe et qu’en fin de compte, tout doit venir de Paris. Cette crise a été gérée depuis Paris, comme lorsqu’une catastrophe frappe un pays étranger. Or, c’est le drapeau français qui flotte à Saint-Martin ! Quand on voit M. Collomb venir nous dire qu’il a envoyé 2000 militaires, des légionnaires, le GIGN et le GIPN, on ne sait pas pourquoi ! Ce n’est que depuis hier que les personnes les plus miséreuses de Saint-Martin ont reçu de l’eau et la visite des autorités de l’État", fustige-t-il.

"Macron vient pour essayer de se redorer le blason"

Le leader du collectif LKP se montre par ailleurs très ferme dès lors qu’on lui demande ce qu’il attend de la visite d’Emmanuel Macron sur place ce mardi. "Rien du tout ! Rien du tout ! Il a déjà dit et redit tout ce qu’il pensait des petites gens. Il vient en Guadeloupe et à Saint-Martin pour essayer de se redorer le blason et montrer qu’il est à l’écoute des populations. Il a déjà traité de fainéants les personnes qui défendent les acquis sociaux, donc il va nous dire qu’il nous aidera à reconstruire, mais on connaît la situation", clame-t-il.

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