D’après le baromètre Ifop-JDD, 64 % des Français sont satisfaits du Premier ministre Édouard Philippe, au même niveau que le président de la République, Emmanuel Macron.
Cette popularité est très élevée, supérieure à celle de François Fillon en 2007 et même à celle de Michel Rocard. Peut-on parler d’état de grâce pour le couple exécutif pour autant ?
Je parlerais plutôt d’état de bienveillance ou de l’expression d’une envie. Beaucoup de gens ont envie qu’ils réussissent. Mais pour l’instant, il n’y a rien de concret, de précis. Et, au fond, c’est une terre brûlée. Il n’y a pas d’alternative et on s’accroche à ce qu’on a.
Et il y a le risque de déception, qui ne viendra qu’avec les résultats. S’ils sont bons, le pouvoir gardera une forme de popularité. Sinon, elle va se dégonfler.
S’agissant d’Édouard Philippe, il y a le problème de l’omni-puissance de Macron, qui fabrique surtout des images pour l’instant. C’est un peu ‘Oui-Oui et le pouvoir’. On a eu 'Macron et Merkel', 'Macron et Trump', 'Macron et Poutine', 'Macron et Schwarzenegger' ce week-end.
Au milieu de cette déferlante d’images, ce n’est pas facile, pour le Premier ministre, d’exister. D’autant qu’il n’a pas de parti derrière lui qui soit majoritaire, ce qui est une première.
Deuxième chose, même si Édouard Philippe dit que les temps ont changé, il apparaît un peu comme un simple exécutant. Et si le président fait effectivement un discours au Congrès le 3 juillet, 24h avant le discours de politique générale, on pourra effectivement dire que ce n’est qu’un super-intendant.