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Dominique Bussereau : "La communication autour de la carte des départements est chaotique"

Dominique Bussereau, président du département de la Charente-Maritime et président de l'Assemblée des départements de France, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 4 mai sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Dominique Bussereau, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 4 mai à 7h40.

Dominique Bussereau : "On est prêts pour la réouverture des collèges sur le plan technique"

Beaucoup de maires hésitent à rouvrir les écoles le 11 mai et demandent le report. Les départements ont en charge les collèges. "On est prêts pour les collèges sur le plan technique, qui consiste à désinfecter les établissements, les rendre sanitairement les plus propres possible et nourrir dans des conditions à définir les enfants et le personnel, assure Dominique Bussereau. Après, c'est au ministère de l'Éducation nationale d'organiser sa rentrée et le transport des enfants est organisé par les régions. Si toute cette chaîne est bien respectée, la rentrée peut avoir lieu correctement dans les collèges de France, estime-t-il. Je pense que cette rentrée est utile, ajoute-t-il, parce que beaucoup d'enfants sont un peu perdus malgré l'enseignement à distance. Mais je comprends les collègues maires qui, en fonction des circonstances locales, et c'est dans l'esprit de ce déconfinement qui doit être décentralisé, prennent des attitudes différentes parce qu'ils estiment ne pas être prêts ou que les conditions ne sont pas remplies".

 

Concernant le problème de protection juridique des maires ou des conseils départementaux s'il y avait des cas de coronavirus et la possibilité de poursuites, "en règle générale les élus sont habitués aux poursuites, souligne le président du département de la Charente-Maritime. Quand quelqu'un tombe sur un trottoir dans une ville ou dérape sur une route départementale, il y a une plainte. Nous sommes habitués à ce contexte judiciaire permanent. Mais les maires s'interrogent un peu plus, reconnaît-il, et ils pourraient demander à ce qu'il y ait un article de loi supplémentaire sur leur protection juridique".

 

Transports : "si on recrée le phénomène de l'heure de pointe, je vous en donne ma parole, ça ne fonctionnera pas !"

Les transports, notamment les transports scolaires, sont l'une des préoccupations pour le déconfinement. "J'espère que la distanciation sociale d'un siège sur deux dans les transports sera possible, à condition que le télétravail se poursuive et qu'il y ait des horaires différenciés, précise l'ancien ministre des Transports. Selon lui, si on recrée le phénomène de l'heure de pointe, je vous en donne ma parole, ça ne fonctionnera pas !". Concernant le port du masque obligatoire, il faut qu'il soit disponible pour tout le monde ! Beaucoup de collectivités locales vont donner un ou deux masques à leurs habitants, affirme-t-il. Pour cette rentrée, on devrait avoir des masques pour tout le monde. Il faudrait d'ailleurs que les chauffeurs de transports scolaires en aient quelques uns à donner aux enfants qui l'auraient oublié ou perdu dans la journée.

 

"La communication autour de la carte des départements est chaotique"

On connaîtra jeudi 7 mai la carte définitive du classement des départements en vert, rouge et orange. "C'était clair quand le Premier ministre l'a présentée mais depuis, il y a eu une communication un peu chaotique, estime Dominique Bussereau. On a introduit le orange qui n'était pas annoncé et il y a eu des erreurs. Il est temps que le gouvernement reprenne la maîtrise de la communication en la matière ! Selon lui, il faut revenir à une fiabilité vert et rouge et c'est la date du 7 mai qui est importante. C'est aussi une incitation à faire des efforts et poursuivre le confinement, car le passage du vert au rouge se fait en quelques secondes"

Le ministre de la Santé a expliqué que la date du 11 mai pouvait être repoussée. "Olivier Véran fait un remarquable travail, un sans fautes, dans cette affaire en tant que ministre de la Santé, assure-t-il. Faire peur de manière pédagogique en parlant de repousser le 11 mai peut se comprendre mais à un moment, il faut que les règles soient claires et nettes, les prises de parole du gouvernement ont pu être incompréhensibles pour certains Français", insiste-t-il.

Les plages doivent-elles être accessibles ? s'interroge Patrick Roger. "Il faut à partir du 11 mai, en accord entre les maires et les préfets, des mesures au cas par cas selon l'ampleur de la plage, soutient le président de l'Assemblée des départements de France. Tout rouvrir pourrait donner lieu à des rassemblements inopportuns. Je pense à l'intelligence locale, avec des décisions plage par plage, expliquées clairement par des panneaux sur les lieux".

 

"Nous sommes très inquiets face à l'augmentation des dépenses des départements"

Une catastrophe économique et sociale est annoncée. Les départements ont en partie en charge la protection sociale, avec le RSA. "Nous sommes très inquiets face à l'augmentation des dépenses des départements, au moment où nos recettes vont diminuer, confie Dominique Bussereau. Le chômage va augmenter et le RSA va faire de même, redoute-t-il. Avec les régions, nous avons des négociations en cours avec le gouvernement pour bien assoir nos ressources financières, notamment sociales".

 

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