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Déboires des médias et de l'administration Trump

Comme toujours la mise en route d'une nouvelle administration américaine est pour le moins chaotique. Pourtant, ce ne sont pas les résidents de la Maison Blanche qui en perdent leur latin, mais bien les médias, qui traquent fébrilement le moindre faux pas de l'administration Trump.

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On ne prête qu'aux riches et Donald Trump est très riche. Alors, on lui prête toutes sortes d'histoires ridicules, il parait qu'il se promène la nuit dans son palais pour tromper l'insomnie. Un quotidien américain prétend même qu'il regarde la télé en peignoir. C'est le détail qui tue le peignoir ! On se demande s'il est en satin ou en éponge ? C'est drôle que les journalistes fassent semblant de s'étonner… Quelqu'un imagine-t-il qu'un président met un uniforme, une armure ou une queue-de-pie pour regarder la télé ?

Ce qu'il faut comprendre, c'est que les médias n'ont pas cru à la victoire de Trump, n'en croyaient pas leurs yeux durant sa campagne et ne veulent pas croire non plus qu'il soit président. Ils sont restés dans la sidération. Tout pour montrer que Trump se renie, qu'il essuie des camouflets, qu'il n'est pas à sa place. La presse exagère donc, à l'envie, les conflits au sein de l'entourage, la guerre des clans qui ne s'apaise jamais, les sombres rivalités entre piranhas, alors que c'est l'atmosphère banale et implacable au sommet. Si l'Élysée ressemble au radeau de la méduse, c'est exactement pareil. Il ne suffit pas de loger à la Maison Blanche pour régner, tous les huit ans une nouvelle administration peine à prendre les affaires du pays en main, il faut nommer 4 000 personnes pour gouverner cette machine tentaculaire, et cela avait occupé Obama pendant un an et demi.

Avec Trump, la différence est que l'on guette les faux pas. Et il y en a ! Le conseiller à la sécurité nationale est le premier à se faire virer, le général Flynn a trop parlé. Il a raconté que le président l'avait appelé à trois heures du matin, pour lui demander ce qui était le mieux pour l'Amérique, le dollar faible ou le dollar fort ? Il a répondu qu'il était officier, pas économiste et qu'il n'en savait rien. Et il aurait dû s'en tenir là. Surtout, le général a été trop bavard en décembre avec l'ambassadeur russe, dont une trentaine de subordonnés étaient en train de se faire expulser par Barack Obama, en disant que cela s'arrangerait quand Trump serait en place en janvier, des banalités, de la complaisance, mais surtout des propos d'amateur. Évidemment, le téléphone est écouté par les oreilles indiscrètes des services secrets. Le pire, c'est qu'il a évité d'évoquer les sanctions quand le Vice-président, Mike Pence, lui avait demandé de quoi il avait parlé avec l'ambassadeur. Donc Flynn est le premier à tomber, étouffé par un baiser à la russe.

On ne prête qu'aux riches… Et Vladimir Poutine est beaucoup, beaucoup, plus riche que Donald Trump. Et il fait bien plus peur, notamment aux élus Républicains du congrès, qui veulent enquêter sur cette affaire. Le Kremlin fait aussi très peur aux Européens de l'est. Et Donald Trump va envoyer la semaine prochaine en Allemagne et à Bruxelles - pas à Paris, c'est vexant - ses ministres de la défense et des affaires étrangères, son chef du Pentagone et son Vice-président. Il faut au moins cela pour rassurer des alliés qui craignent que l'Amérique se replie derrière ses frontières et les abandonnent au chaos du monde globalisé.

Tout à l'heure, le Premier ministre israélien sera dans le bureau ovale, les deux hommes vont parler de l'Iran. Le nucléaire Chiites, les inquiète davantage que le terrorisme Sunnites. Donald Trump est très flou, il en fait même un principe de négociation. Cela prouve au moins qu'il veut jouer un rôle, tôt ou tard, il essayera de faire la paix au Proche-orient. Là où tous ses prédécesseurs ont échoué et ce serait un comble. Du coup, le déménagement de l'ambassade américaine de Jérusalem à Tel Aviv, qui est programmé depuis 25 ans, va encore attendre. Il mettrait la région sous haute tension, sans aucun bénéfice pour personne et se serait exactement le contraire d'un bon deal et d'une bonne politique.

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