single.php

Daniel Fasquelle (LR) : "Macron est le fossoyeur d’Alstom, c’est un vrai scandale"

Par Benjamin Jeanjean

Invité du Grand Matin Sud Radio, le député (LR) du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle a sèchement critiqué l’attitude d’Emmanuel Macron dans le dossier Alstom-Siemens.

Thumbnail

Alors que la fusion entre Alstom et Siemens fait beaucoup réagir la classe politique, Daniel Fasquelle, député (LR) du Pas-de-Calais, a sévèrement pointé du doigt au micro de Sud Radio l’attitude des autorités françaises sur ce sujet. "Cette affaire est un vrai scandale, et Emmanuel Macron est le fossoyeur d’Alstom. Je mesure mes mots et je l’ai dénoncé depuis déjà plusieurs mois, voire plusieurs années. Il était évident qu’à partir du moment où on acceptait qu’Alstom-énergie soit vendu à General Electric – une vente qu’Emmanuel Macron a soutenue –,  Alstom-transports seul ne pouvait pas continuer à exister et tomberait un jour sous la coupe de l’un de ses concurrents, en l’occurrence Siemens. Ce que je trouve extraordinaire, c’est qu’on nous expliquait que la solution allemande était impossible et qu’on privilégiait la solution américaine. Ce qui était impossible il y a deux ou trois devient tout à coup possible. Il se passera la même chose avec STX. Avant, il y a eu Alcatel et MyFerryLink. À chaque fois, on nous a expliqué qu’il y avait des montages formidables et que les Français seraient toujours aux manettes. À la fin, vous avez des baisses d’emploi et on s’aperçoit qu’en réalité les manettes ne sont absolument plus tenues par des Français. M. Macron, je le répète, porte une large part de responsabilité dans ce dépeçage des fleurons industriels français", dénonce-t-il.

Ancien trésorier du parti Les Républicains, Daniel Fasquelle est également revenu sur la situation actuelle de la droite, encore traumatisée par la dernière élection présidentielle. "Ça a été pour nous un échec terrible et les militants sont encore groggys de ce qu’il s’est passé. On ne s’est pas qualifiés pour le second tour de la présidentielle, ce n’était pas arrivé depuis 1958. Cette élection qu’on disait imperdable, nous l’avons perdue. Ensuite, nous avons aussi perdu les élections législatives, et tout cela pose beaucoup de questions. On ne peut pas faire l’impasse sur un examen de fond sur les raisons de cet échec", préconise-t-il.

"Si ça continue comme ça, Wauquiez sera le seul candidat"

Est-il alors le mieux placé pour mener cet examen de fond ? En tout cas, le député du Pas-de-Calais est candidat à la présidence du parti. Mais cette candidature s’apparente à un vrai parcours du combattant selon lui. "Je tire la sonnette d’alarme. Si les choses continuent ainsi, il n’y aura qu’un seul candidat pour l’élection à la tête des Républicains, Laurent Wauquiez, et ce serait tout à fait dommage pour le débat qui doit avoir lieu en interne. Nous sommes plusieurs candidats et avons des propositions à avancer. On ne fait pas obstruction, mais un mois pour récupérer 2500 parrainages dans 15 départements, c’est extrêmement compliqué. C’est une vraie galère, je ne vais pas m’en cacher. Mon inquiétude, c’est qu’à la fin il n’y ait qu’un seul candidat. Ce serait une mauvaise image donnée des Républicains, l’image d’un parti où tout serait verrouillé et où le débat n’est pas possible. Par pitié, ne tombons pas dans cette caricature", implore-t-il.

Le parlementaire précise ensuite ses deux principales divergences avec Laurent Wauquiez, favori de cette élection. "Je ne suis pas candidat à la présidentielle de 2022 et je pense que pour rassembler, il faut absolument déconnecter la question de la présidence du parti et celle de 2022. Je serai élu pour cinq ans mais je remettrai en jeu mon mandat au bout de deux ans et demi. Sur le fond ensuite, je ne pense qu’il ne faut pas trop se décaler à droite. La droite doit marcher sur deux jambes. On voit bien qu’il y a une tentation d’aller braconner sur les terres du Front national pour profiter de ses difficultés. Je pense que c’est une erreur. La droite doit rester ouverte. Certes, il faut être très rigoureux sur la lutte contre l’insécurité et le communautarisme, mais les sujets socio-économiques sont extrêmement importants. La droite doit aussi s’emparer de ces sujets-là et les questions régaliennes ne doivent pas nous obséder", assure-t-il.

"Je n’envie pas une seconde Le Maire et Darmanin"

Daniel Fasquelle s’est également montré très virulent à l’égard de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, aujourd’hui au gouvernement. "Je suis très sévère à l’égard de ceux qui du jour au lendemain ont tourné le dos à leurs idées et leurs amis, non pas pour un plat de lentilles mais pour un beau bureau, une grosse voiture et un titre de ministre. C’est ce qui les a motivé, c’est absolument évident. Je ne les envie pas une seule seconde et je ne voudrais pas être à leur place aujourd’hui puisqu’ils mettent en œuvre une politique qu’ils dénonçaient il n’y a pas très longtemps. Bruno Le Maire était hostile à la hausse de la CSG, aujourd’hui il va la défendre au sein du gouvernement. Gérald Darmanin, qui passait son temps à défendre les plus fragiles, va défendre demain la hausse du gasoil qui va frapper les citoyens en milieu rural qui n’ont que leur voiture pour se déplacer, souvent en diesel", critique-t-il.

Enfin, le budget tel qu’il est préparé par le gouvernement n’emporte pas non plus l’aval de Daniel Fasquelle, qui se montre plus que sceptique sur son équilibre. "À moins d’avoir trouvé une baguette magique ou une poule aux œufs d’or dans les jardins de l’Élysée ou de Matignon, j’ai un peu de mal à comprendre ce budget. Tous les jours, chaque ministre annonce une hausse de son budget, on nous explique qu’on va faire des économies, baisser les impôts et atteindre les objectifs européens... C’est la quadrature du cercle et tout ça est absolument impossible. Il y aura forcément des mauvaise surprises dans ce budget", prédit-il.

Réécoutez en podcast l'intégralité de l'interview de Daniel Fasquelle dans le Grand Matin Sud Radio

 

L'info en continu
11H
10H
09H
08H
07H
Revenir
au direct

À Suivre
/