La République en Marche s’est fondée sur un malentendu originel, associer les citoyens pour un renouveau démocratique, rendre aux citoyens l’envie de s’engager. Tous les gens qui n’avaient jamais fait de politique et qui se sont dits que ce jeune candidat allait bousculer les habitudes, tous ceux-là en sont aujourd'hui pour leurs frais.
Ils y ont cru à la démocratie participative, même quand c’est une commission totalement opaque qui a décidé des candidatures aux législatives, même quand ils ont compris que Bonaparte les traitait vraiment comme ses grognards.
Quelle peut-être la place d’un parti qui n’existe que pour servir l’ambition d’un chef, sans qu’il y ait la moindre place ne serait-ce que pour un second ?
Christophe Castaner ne sera qu’une courroie de transmission, le garde-chiourme, qui calme les mouvements d’humeurs et les velléités d’émancipation.
Il n’y a pas de ligne et il n’y en a jamais eu. Emmanuel Macron conjugue un libéralisme viscéral, qui ne croit qu’en la responsabilité des individus isolés, et un étatisme farouche, considérant que sa volonté, à lui qui sait et voit tout mieux que tout le monde, doit servir de guide pour imposer une politique véritablement efficace.
La démocratie, avec sa dimension de délibération, de mobilisation des énergies de tous, ça ne l’effleure pas.
Il n’y a pas de Macronisme en dehors de la mobilisation de groupies, persuadées que, même s’il mène une politique totalement contraire à ses déclarations de candidat, notamment sur l’Europe ou à l’international, le chef a toujours raison.
Il n’y a pas d’idéologie, de pensée commune ou de programme. Il n’y a que la conviction d’Emmanuel Macron, qui est finalement assez conforme aux poncifs de l’inspection des finances, que libérer le marché du travail et avancer dans l’intégration européenne réglera les problèmes. L’intendance suivra.
Et l’intendance, c’est la République en Marche.
Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard