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Cambadélis : "Macron est une forme d’arnaque, il a trompé les Français"

Par Benjamin Jeanjean

Premier secrétaire du PS pour quelques heures encore, Jean-Christophe Cambadélis était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi pour évoquer la présidence Macron et l’avenir du Parti socialiste.

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Premier secrétaire du Parti socialiste depuis le mois d’avril 2014, Jean-Christophe Cambadélis était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. L’occasion pour lui de revenir sur son livre à paraître, Chronique d’une débâcle, lors duquel il évoque la désastreuse élection présidentielle de 2017 pour son parti et la montée en puissance d’Emmanuel Macron. "Il est arrivé de la gauche et a plu à la droite, donc il a piégé tout le monde. Aujourd’hui, il gouverne donc les gens commencent à voir que son budget est orienté vers les plus riches de notre société, et que ses décisions extrêmement centralisées reflètent une vision verticale et jupitérienne du pouvoir", dit-il. 

"À LREM, il leur faudrait au moins un Cambadélis pour faire de la langue de bois"

"Ce qui est frappant en ce début de quinquennat, c’est qu’il y a Macron, et c’est tout. Il n’y a pas de Premier ministre, pas de président de l’Assemblée nationale, pas de patron du groupe La République En Marche… Il leur faudrait au moins un Cambadélis pour défendre leur politique et faire un peu de langue de bois. Mais à part Castaner, je ne vois personne ! (…) Emmanuel Macron a décidé une stratégie politique : faire le bonheur des Français à leur place. Il dit que les Français ne veulent pas se réformer, il va donc leur imposer la modernisation libérale. Pas en cinq ans comme l’avait dit Édouard Philippe lors de son discours de politique générale à l’Assemblée, mais en cinq mois", ajoute-t-il à propos de la méthode Emmanuel Macron.

L’ancien député de Paris justifie également sa décision de mettre en vente le siège du parti rue de Solférino quelques jours avant les sénatoriales. "Ça ne nous a pas porté préjudice puisqu’on a fait un score non négligeable. (…) Pour l’instant, il n’y a pas d’acquéreur. On a confié ça à un notaire, qui va se débrouiller avec tous ceux qui veulent l’acheter. On a fixé des contingences éthiques. Il serait paradoxal que Solférino soit acheté par un fonds de pension après qu’on a déclaré la guerre à la finance. Il y a suffisamment de gens très riches en France avec des sociétés florissantes qui ont peut-être envie de mettre leur siège social rue de Solférino", précise-t-il.

"On doit en partie à Mélenchon cette majorité LREM pléthorique"

Également interrogé sur Jean-Luc Mélenchon, souvent considéré comme le principal opposant au pouvoir aujourd’hui, Jean-Christophe Cambadélis met le leader de la France Insoumise face à ses responsabilités. "Je pense que nous lui devons en grande partie cette majorité pléthorique de LREM. Au soir du premier tour, puisqu’il revendique une position centrale à gauche, il pouvait convoquer toutes les forces de gauche et écologistes. On aurait pu faire un Front populaire sur un programme, qui aurait été un compromis entre les partis de gauche, et aujourd’hui, peut-être y aurait-il eu une cohabitation", regrette-t-il.

Au sujet de l’avenir du PS, celui qui en est le Premier secrétaire pour quelques heures encore, avant un Bureau national très important ce vendredi soir, appelle à la reconstruction. "Il faut qu’il se refonde et soit en capacité d’incarner politiquement ce qu’est le socialisme moderne. Le socialisme aujourd’hui, c’est une opposition de gauche, mais responsable. Cela veut dire qu’on doit garder une certaine culture de gouvernement. On a gouverné, on ne va pas faire comme si on ne l’avait pas fait. Mais en même temps, il faut dire stop à l’ultralibéralisme que veut imposer le président de la République à marche forcée", plaide-t-il.

"Macron a trompé les Français sur la marchandise"

Enfin, le natif de Neuilly-sur-Seine a effectué une ultime comparaison entre Emmanuel Macron et François Hollande, les deux derniers locataires de l’Élysée. "Emmanuel Macron est une forme d’arnaque, il a trompé les Français sur la marchandise. Ils s’en aperçoivent et c’est pour cela qu’il chute dans les sondages. Je pense qu’il a vendu le renouvellement entier de la classe et de la vie politique, et il l’a monopolisée. (…) François Hollande, les Français vont finir par le regretter, car le caractère débonnaire et sympathique du personnage, même s’il a été critiqué, tranche énormément avec le caractère jupitérien du Président actuel", assure-t-il.

Écoutez l'interview de Jean-Christophe Cambadélis, futur ex-premier secrétaire du Parti socialiste, invité du Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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