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Bernard Tapie: "On va sortir des documents formidables"

Alors que s'ouvre son procès pour "escroquerie" après l'arbitrage qui lui avait octroyé 403 millions d'euros en 2008, Bernard Tapie promet de mettre en avant des documents issus des archives du Crédit lyonnais. Invité politique du grand matin Sud Radio, il espère aussi faire témoigner à la barre les arbitres de la décision mise en cause, parmi lesquels l'ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazaud. Bernard Tapie, qui estime que son cancer de l'oesophage et de l'estomac sont "directement liés" à cette affaire.

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Nouvelle étape judiciaire d'une affaire qui rebondit depuis un quart de siècle: début aujourd'hui du procès de Bernard Tapie à Paris. Il est accusé d'escroquerie au détriment de l'Etat, pour l'arbitrage privé qui lui avait octroyé 403 millions d'euros en 2008, dont 45 millions pour préjudice moral. Cette transaction était censée solder le litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. La banque, publique en 1993, avait été mandatée par Bernard Tapie pour piloter la revente d'Adidas. Sauf qu'elle avait indirectement acheté la marque sportive pour beaucoup moins cher qu'elle ne l'avait ensuite revendue: voilà pourquoi l'homme d'affaire aujourd'hui âgé de 76 ans se dit lésé. Mais la justice lui reproche aujourd'hui d'avoir organisé en 2008 un arbitrage privé en sa faveur, donc sur le dos du contribuable.

Des documents rescapés des flammes

Lors de l'audience, Bernard Tapie annonce vouloir produire des documents jusqu'ici négligés.

"Des documents qui étaient dans les archives, et que les juges n’ont pas voulu prendre en considération. Le Crédit lyonnais, banque d’État, a fait des magouilles pendant des années. Tout a brûlé au Crédit lyonnais, toutes les archives. Et les ardoises sur le passif laissé par le Lyonnais, c’est des milliards d’euros. Or la police a estimé que cet incendie était criminel, puis la justice a classé sans suite. Or , manque de chance pour eux, Mme Joly, (qui m’avait mis en examen six fois) avait fait quelques perquisitions juste avant. Et dans les archives, il y a des choses formidables, qui étaient déjà là pendant l’enquête, mais qui ne sont pas sorties. On va les sortir, et on verra comment ils seront confrontés."

Les arbitres vont-ils témoigner?

Bernard Tapie espère voire témoigner les arbitres de la décision mise en cause en 2008. Ou au moins s'appuyer sur leurs déclarations.

"Ils ont dit : si c’était à refaire, on referait pareil en notre âme et conscience. Vous voyez M. Mazaud, président du conseil constitutionnel, se faire influencer ? Personne ne peut l’influencer ! On les a demandé pour être cités en témoin, mais de toute façon des déclarations ont été faites pendant l’instruction, et les juges ont estimé qu’il n’y avait aucune possibilité de les mettre en examen ! Ils ont déclaré sur l’honneur que tout était fait selon les règles de l’arbitrage collectif. La preuve : sur le préjudice moral, aucun des trois n’était d’accord, c’est donc le président qui a tranché au milieu."

Pas de fraude? "Hollande et la justice faisaient bon ménage"

L'homme d'affaires estime que la décision de remettre en cause l'arbitrage de 2008 est politique.

"Il y a trois ans, on annule l’arbitrage pour fraude. Mais c’est seulement demain que l’examen sur la fraude va se faire. On est dans un pays bizarre. Sous le quinquennat Hollande, la justice et Monsieur Hollande, par des intermédiaires, faisaient bon ménage. La justice de l’époque a estimé qu’il n’y avait pas besoin de débats contradictoires. Avec un inconvénient pour moi : c’est que même maintenant, si la procédure pénale ne démontre pas qu’il y avait fraude, ça ne reviendrait pas sur l’annulation pour fraude qui avait été décidée par le civil !"

 

"Qu’on arrête de raconter que j’ai coûté de l’argent au contribuable !"

Bernard Tapie réfute plus généralement l'idée de détournement d'argent public.

"C’est une vraie connerie. Ils m’ont remboursé, par la sentence de l’arbitrage, infiniment moins que ce qu’ils ont gagné dans mon dos selon moi. L’État, bar l’intérêt de la banque nationalisée, a gagné beaucoup plus d’argent que j’en ai récupéré. Aujourd’hui on n’en parle plus, puisque j’ai récupéré rien. C’est la situation la plus vexatoire que j’ai connu, car on a fait de moi quelqu’un qui a appauvri l’État. Or, de tous les chefs d’entreprises, tous ont fait des grosses affaires de reprises en touchant des tonnes de subvention, je suis le seul à ne avoir jamais touché un franc de subvention de l’État car j’étais allergique à ça."

 

Une affaire "directement liée" à son cancer

"C’est directement lié. Les médecins vous disent que les cancers digestifs sont à 80 % pour ce qu’on boit ou ce qu’on fume. Et les 20 % qui restent, c’est ce qu’on appelle se faire du mauvais sang ou se faire de la bile. Eh bien moi j’ai pas bu, j’ai pas fumé, j’ai pas mangé beaucoup de gras j’ai fait énormément de sport, mais je me suis fait beaucoup de bile.

Évidemment. Ça m’a gâché une partie de ma vie. Ça va comme quelqu’un qui a eu une opération, qui est probablement une des plus douloureuses qui soit, qui a un taux de morbidité plus haut que la greffe du cœur."

 

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