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Benoît Hamon : "Je ne m’attendais pas à autant de trahisons"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que Jean-Yves Le Drian vient de grossir les rangs des personnalités de gauche ralliées à Emmanuel Macron, le candidat socialiste Benoît Hamon a évoqué ses difficultés à rassembler son camp.

Benoît Hamon, candidat PS à l'élection présidentielle de 2017 (©Anne-Christine Poujoulat)

François de Rugy, Thierry Braillard et maintenant Jean-Yves Le Drian. Ils sont désormais trois membres du gouvernement à avoir publiquement annoncé leur soutien à Emmanuel Macron et non Benoît Hamon pour cette élection présidentielle. Trois noms qui s’ajoutent à d’autres personnalités ou élus qui ont déjà rejoint le candidat d’En Marche! ou qui réfléchissent sérieusement à le faire. Face à cette situation difficile, le vainqueur de la primaire de la gauche tente tant bien que mal de poursuivre sa campagne, malgré des sondages peu enthousiasmants.

"Le Drian ? Je n’attendais rien de lui"

Interrogé ce vendredi au micro d’Europe 1, Benoît Hamon a regretté ce manque de loyauté dans son propre camp, lui qui a – rappelons-le – régulièrement fait partie des "frondeurs" à l’Assemblée nationale ces derniers mois. "Il y a d’abord le respect des principes, et j’observe que beaucoup oublient aujourd’hui les principes les plus élémentaires. Dans une élection, on respecte le verdict de l’élection et la parole donnée. La primaire était une élection qui a rassemblé plus de deux millions de citoyens. (…) Cela me frappe beaucoup que ces responsables politiques, à un moment où le Front national – un parti profondément antidémocratique – est aux portes du pouvoir, en oublient jusqu’au principe le plus élémentaire qui consiste à respecter la démocratie. Comment voulez-vous que les électeurs nous respectent si on ne respecte pas ce que les électeurs disent et veulent ? (…) Je n’en veux pas à Jean-Yves Le Drian parce que je n’attendais rien de lui", a-t-il lancé.

Benoît Hamon et les "deux gauches" à éviter

S’avouant surpris par l’ampleur de la division au sein de son camp, Benoît Hamon a pointé du doigt les "deux gauches" dont il veut s’écarter aujourd’hui. "Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de trahisons. Trahisons d’une histoire, de ce que nous représentons, de la place qui doit être celle de la gauche. J’incarne une gauche nouvelle, c’est sans doute ça qui heurte certains. Il y a deux gauches aujourd’hui en France vis-à-vis desquelles je veux prendre mes distances : celle qui pour gouverner renonce à être de gauche et qui pourrait demain baisser l’ISF, augmenter la pression sur les chômeurs, faciliter les licenciements… Ça, ce n’est pas la gauche. Il y a aussi une autre gauche qui renonce au pouvoir pour être de gauche et qui nous dit "dégagez tous"".

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