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Annie Genevard : "Olivier Véran doit s’expliquer sur l'hydroxychloroquine"

Annie Genevard était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 4 juin 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Annie Genevard interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 4 juin 2020 à 7h40.

En France, les nouveaux rassemblements contre les violences policières continuent de faire débat. Annie Genevard, députée LR du Doubs, vice-présidente de l'Assemblée nationale et présidente du Conseil national des Républicains, rappelle que "cette manifestation était interdite", qu’elle "a mis en cause de façon générale la police en parlant de ‘violences policières’" et tient à préciser : "je ne crois pas au racisme d’État".

"Notre police a fait face à des situations extrêmement difficiles, dans lesquelles elle a perdu des siens et s’est vue attaquer." "Je récuse absolument cette accusation" de violences policières, précise la députée. "Je la trouve non seulement infondée, mais dangereuse."

"S’il y a des manquements, il faut les condamner"

S’il y a du racisme dans la police "il est évidemment condamnable", estime la vice-Présidente de l’Assemblée nationale. Néanmoins, elle souligne que "la police est un des corps les plus contrôlés qui soient" : les policiers sont filmés, mis en cause et font "l’objet d’enquêtes administratives internes". "Quand il y a des manquements, il faut les condamner, mais de là généraliser, à parler de violences policières, est injuste et injustifié."

"Je m’inquiète beaucoup de cette mise en cause grandissante de la police"

Eric Ciotti propose d’interdire la diffusion des images filmées de policiers. "J’ai cosigné la proposition de loi", rappelle Annie Genevard. Elle explique son soutien par le fait qu’en France "se développe le policier-bashing" et que des gens malintentionnés "cherchent à connaître les identités des policiers". "Il s’agit de protéger les policiers de la violence et de la malveillance dont ils sont souvent l’objet." "Je m’inquiète beaucoup de cette mise en cause grandissante de la police."

Une solution pour résoudre le problème pourrait être d'"équiper la police de GoPro", piste à laquelle certains réfléchissent et qui paraît à Annie Genevard "très intéressante à explorer".

"Ce policier s’est livré à un assassinat"

Les événements aux États-Unis sont liés à la mort de George Floyd lors d’une interpellation. "La première responsabilité est celle de ce policier qui s’est livré à un assassinat", la justice ayant d’ailleurs relevé les charges à son encontre ainsi qu’à l’encontre de ses trois collègues présents aux moments des faits. Pour la députée du Doubs, néanmoins, "on peut déplorer la concomitance entre la manifestation autour d’Adama Traoré et les événements américains", car certains "on fait le lien". "Ça n’a rien à voir", explique l’élue.

"Ce qui se passe aux États-Unis est abominable et condamnable", mais "on ne peut pas légitimement faire une comparaison avec le comportement de la police française".

"Pourquoi est-ce qu’on a menti aux Français ?"

La gestion de la crise du coronavirus va être analysée par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale. "La commission d’enquête a pour objet d’établir des responsabilités dans ce qu’il s’est passé, mais aussi d’éviter que ça ne se reproduise", explique la vice-Présidente de l’Assemblée nationale. "L’affaire est importante." Et afin "d’éviter un Benalla-bis, il faut une commission d’enquête sérieuse".

"Pourquoi la France a-t-elle manqué de tout ?" "Pourquoi est-ce qu’on a menti aux Français ?" "Pourquoi la ministre de la Santé a-t-elle minimisé pour dire ensuite qu’elle savait et que ça allait être terrible ?" "Pourquoi a-t-on été obligés de mettre la France à l’arrêt durant deux mois ?" Ce sont autant de questions auxquelles l’enquête devra tenter de répondre.

Pour ce faire, il faudra auditionner tous les ministres qui devront "s’y présenter" en prêtant serment. "Je compte évidemment sur le sérieux des députés qui en auront la charge pour conduire à bien cette enquête."

"Pourquoi a-t-on été obligés de mettre la France à l’arrêt ?"

Parmi les "zones d’ombre" qui restent à éclaircir, il y a, pour Annie Genevard, la question de savoir "pourquoi a-t-on été obligés de mettre la France à l’arrêt pendant deux mois ?" ce qui a causé la crise économique. "Je crois que puisqu’on n’avait pas de quoi accueillir tous les malades dans les hôpitaux, il a fallu mettre la France en confinement." Et ce alors que certains pays ont géré la crise différemment.

"La situation de notre pays est très préoccupante sur le plan économique et social"

Sur les décisions du gouvernement, parfois critiquées, Annie Genevard concède que "quand il faut gérer une crise comme celle-là, c’est difficile". Si elle ne se prononce pas sur les dates de confinement et de déconfinement, elle "redoute la Rentrée et son cortège de chômeurs et de faillites". "La situation de notre pays est très préoccupante sur le plan économique et social."

"Je crois qu’Olivier Véran doit s’expliquer"

Les essais sur l’hydroxychloroquine ont été arrêtés en France après la publication de l’article sur The Lancet, article depuis fortement critiqué y compris par la revue scientifique elle-même au point que l’OMS a repris les essais. "Je crois qu’Olivier Véran doit s’expliquer." Notamment, car "l’article se révèle très biaisé" alors qu’il a été le fondement de la décision d’arrêt du traitement et des expérimentations.

"La commission d’enquête devra faire le point sur ce médicament." Toutefois, selon la députée, si le traitement est à nouveau autorisé "c’est un désaveu pour la parole publique, un de plus". "La parole publique s’est décrédibilisée" durant cette crise. "Nous avons manqué de tout."

"Il faut qu’on tire les enseignements de cette crise"

La vice-Présidente de l’Assemblée nationale a lancé une alerte sur le numérique et, en particulier, sur le manque de solutions françaises ou européennes. C’est le cas de l’adoption massive du télétravail durant lequel "on a tous été tributaires de Zoom", application américaine de visioconférence dont le succès a été fulgurant.

"C’est une application qui n’offre aucune garantie de confidentialité", juge Annie Genevard qui souligne son utilisation par les parlementaires, les ministres ou encore les institutions publiques, ce qui ne manque pas de soulever des questions de sécurité. "Quand on est à la merci d’un outil numérique et technologique qui n’est pas sûr, c’est une question de souveraineté qui est posée."

Avec les parlementaires allemands, un projet de "développement d’un outil européen qui offre ces garanties" est en cours d’étude. Surtout, "face à un risque épidémiologique ou un risque naturel environnemental il faut qu’on tire les enseignements de cette crise" afin de "protéger les Français". "Il faut préparer les Français aux risques du 21e siècle, quels qu’ils soient."

"Sibeth Ndiaye dit n’importe quoi"

Le 3 juin 2020, au Sénat, Sibeth Ndiaye a créé une polémique alors qu’elle était interrogée sur l’absence de parlementaires de l’opposition durant les visites ministérielles de terrain. À la question, posée par le sénateur LR du Loiret, Hugues Saury, la porte-parole du gouvernement a répondu que "l'application stricte des mesures barrières et des gestes barrières doit être notre priorité pour que ces déplacements ministériels puissent se dérouler dans de bonnes conditions". Une réponse qui a offusqué les sénateurs Les Républicains qui ont quitté l’hémicycle pour protester.

Interrogée par Cécile de Ménibus sur cette affaire, Annie Genevard juge que "ce n’est pas la première fois que Sibeth Ndiaye dit n’importe quoi". "Je pense qu’elle parle trop vite, qu’elle cherche à tout prix toujours à justifier, y compris les erreurs", confie la députée du Doubs, "ce qui l’amène à dire une chose et son contraire sans que ça lui pose le moindre problème".

Or, pour la vice-Présidente de l’Assemblée nationale, "son rôle c’est d’avoir une parole crédible" ce qui est impossible lorsqu’elle dit une chose et son contraire car "elle décrédibilise non seulement elle-même et le gouvernement dont elle est la porte-parole". "Dans l’affaire des déplacements des visites ministérielles, il est inconcevable dans les usages républicains que les parlementaires de l’opposition ne soient pas conviés." Les règles sanitaires pourraient tout à fait être respectées en invitant les élus de l’opposition, ce qui laisse penser à Annie Genevard "qu’il y a une volonté délibérée d’écarter des représentants des élus".

 


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