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Annie Genevard - Loi confiance justice : ce n'est pas "une réforme pénale en profondeur"

Annie Genevard, députée LR du Doubs, vice présidente de l'AN et présidente du Conseil national des Républicains, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 25 mai 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Annie Genevard interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 25 mai 2021 à 7h40.

Annie Genevard : "Il y a véritablement un problème de respect de l’autorité publique"

Les députés vont étudier à partir de mardi 25 mai 2021 la loi "confiance en la justice", portée par le gouvernement. "C’est une loi qui a une grande ambition : restaurer la confiance dans la justice", explique la vice-présidente de l’Assemblée Nationale. "Mais c’est une loi qui, en réalité, est un catalogue de mesures assez techniques" qui si "elles ne sont pas inutiles" ne font pas "une politique pénale" selon Annie Genevard. "Ce qui fait une politique pénale ce sont des moyens, des places de prison, une justice résolue à faire en sorte que les peines qu’elle prononce soient appliquées."


Le gouvernement a annoncé qu’il y a eu plus de peines de prison en 2019 qu’en 2015, afin de défendre sa politique pénale. Mais pour la députée LR du Doubs, "ce que voient les Français c’est une violence qui s’étale tous les jours sur la manchette des journaux et sur les journaux télévisés". "On a l’impression que plus rien n’est tenu", juge-t-elle. "Il y a véritablement un problème de restauration de l’ordre public, de respect de l’autorité publique", estime Annie Genevard qui souligne que "plus de 100.000" peines par an ne sont pas exécutées. "C’est ça la réalité de la justice aujourd’hui."

 

"Éric Dupond-Moretti, comme tout ministre, il veut avoir sa loi"

Le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, défend la loi présentée le 25 mai 2021 à l’Assemblée Nationale. "Comme tout ministre, il veut avoir sa loi, et encore une fois cette loi comporte des éléments qui ne sont pas inutiles", explique Annie Genevard qui ne manque pas de préciser que certains de ces éléments ont été ajoutés "à l’initiative des Républicains" comme la "suppression du rappel à la loi". "Ce sont les Républicains qui ont désiré mettre fin à cette mascarade."


Preuve que malgré les critiques la loi convainc, Annie Genevard, président du Conseil national des Républicains, déclare que "très probablement" son parti va voter en faveur de la loi. "Mais en réalité cette loi ne répond pas au problème de sécurité publique et de respect de l’autorité publique." Pour elle, cette loi n’est pas "une réforme pénale en profondeur". Une telle réforme devrait répondre aux demandes des policiers, notamment sur les places de prison ou encore les peines minimales. Pour Annie Genevard c’est "une vraie politique pénale" qui "restaurera la confiance en la justice" et non "des mesures précipitées dans un contexte électoral".

 

Plainte de Gérald Darmanin : "On est à la limite du délit d’opinion, même si cette opinion est contestable"

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a annoncé déposer plainte contre Audrey Pulvar pour certains propos qu’il juge diffamatoires, ce à quoi l’intéressée a répondu par une plainte contre le ministre. "Je pense qu’Audrey Pulvar a tort sur le fond", déclare Annie Genevard qui souligne que "les juristes déclarent qu’il n’y a pas là matière à poursuivre". "Le ministre de l’Intérieur semble s’être un petit peu pris les pieds dans le tapis", analyse la vice-présidente de l’Assemblée nationale, notamment lorsqu’il évoque des propos d’Audrey Pulvar "qui sont aujourd’hui prescrits". "Tout ça sent la précipitation, l’amateurisme." Pour elle, la question aujourd’hui est "comment on soutient nos forces de l’ordre". Elle juge même que "les piliers régaliens sont remis en cause".

"J’ai envie de dire à Gérald Darmanin : et quand Jean-Luc Mélenchon parle de factieux ? Et quand le président de la République parle de violences policières en utilisant les mots des délinquants ou de ceux qui les défendent ?" De fait, la raison de cette plainte est qu’Audrey Pulvar "est en campagne". "Il faut savoir raison garder et puis ne pas mélanger les genres." Pour Annie Genevard, la plainte de Darmanin est "à la limite du délit d’opinion, même si cette opinion est contestable et condamnable, au sens figuré du terme".

Régionales : "Les ministres ne sont là que pour troubler ce qu'Emmanuel Macron considère comme le premier tour de l'élection présidentielle"

13 ministres sont en campagne pour les élections régionales et départementales. Pour Annie Genevard, "ce n'est pas sain de faire des régionales un terrain de jeu électoral. On voit bien que le président de la République a engagé ses ministres parce qu'il veut troubler le jeu prétendument pour battre le Rassemblement national dans le Nord, mais en fragilisant l'adversaire du Front National, il y a là des jeux politiciens qui ne visent pas un objectif et un intérêt régional. Ils ne sont là que pour troubler ce qu'Emmanuel Macron considère comme le premier tour de l'élection présidentielle estime-t-elle. C'est particulièrement manifeste là où il y a de possibles rivaux à la présidentielle que se pressent ses ministres : le Nord, l'Île-de-France. Il n'a pas osé se frotter à Auvergne-Rhône-Alpes".

Concernant les présidentielles, "notre difficulté est que nous n'avons pas pu encore choisir notre candidat, nous avons toujours dit qu'il fallait passer les régionales dans la mesure où plusieurs candidats potentiels sont engagés aux régionales".

 

"Éric Ciotti et Nadine Morano ont toute leur place aux Républicains"

Quand on regarde l'ensemble des instituts de sondages, la France semble très à droite mais la droite républicaine ne sait pas répondre à cette demande des Français. Mais pour la députée, "en réalité, le match n'est pas encore engagé pour nous, nous n'avons pas désigné notre candidat. En l'absence de candidat il en reste deux : Macron et Le Pen, c'est pour ça que le duel s'est installé ! Tout notre travail, tout notre devoir consistera à s'insérer dans ce duel que nous pensons mauvais pour la France et les Français. La France est à droite, il faut que ça se traduise politiquement, c'est tout le travail de fond que nous faisons et le moment venu, ce travail paiera !"

"Il faut que l'on désigne notre candidat insiste la députée, qui affirme ne pas être pourtant favorable aux primaires. Ce sont des machines à s'affronter mutuellement pour pouvoir l'emporter ; c'est s'affaiblir avant de livrer bataille ! Cette question n'est pas encore tranchée".

Pour elle, "Éric Ciotti et Nadine Morano ont toute leur place aux Républicains. Éric Ciotti incarne tout l'intérêt que les LR portent aux questions régaliennes, de sécurité et de l'immigration, il s'est spécialisé dans ces questions. On a trop laissé ces sujets à Marine Le Pen, il est urgent, important de les traiter nous aussi !"

 

Macron avec McFly et Carlito : "C'est un tournant dans la communication politique"

L'échange entre Emmanuel Macron et McFly et Carlito a fait plus de 8 millions de vues sur Youtube. "Emmanuel Macron a voulu passer pour un président cool reconnaît Annie Genevard. Ce qui me dérange beaucoup, c'est cette approche de la politique très segmentée. On parle aux jeunes comme les jeunes, il y a là un manque de considération pour cette jeunesse dont on prétend adopter les codes et parler le même langage. Pour elle, la jeunesse a moins besoin d'être influencée ou séduite que d'être convaincue et épaulée dans un moment très difficile".

"Il y a du jeunisme, ce qui est assez puéril déplore-t-elle, qui n'est pas en relation avec la fonction. Il y a un décalage, un mélange des genres, il faut une forme de respect de la fonction. Ça marque un tournant dans la communication politique !"

 

 

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