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Héritage Hallyday : le tribunal de Nanterre renvoie l'affaire au 30 mars

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Conformément à la demande des avocats de Laura Smet et David Hallyday, le tribunal de Nanterre a décidé du renvoi de l'examen du référé au 30 mars. Les premiers enfants de Johnny Hallyday réclament un droit de regard sur l'album posthume du chanteur qui est prévu, ainsi qu'un gel de ses avoirs.

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Le premier round judiciaire très attendu sur l'héritage de Johnny Hallyday a finalement été renvoyé jeudi au 30 mars, à la demande des avocats de David Hallyday et Laura Smet qui réclament devant le TGI de Nanterre un droit de regard sur l'album posthume de leur père ainsi que le gel de son patrimoine.

Le tribunal a enjoint les avocats de Laetitia Hallyday à fournir à la partie adverse avant le 19 mars des précisions sur le "trust" au sein duquel Johnny Hallyday aurait réuni tous ses actifs au bénéfice de sa femme, conformément à un testament rédigé en juillet 2014 aux Etats-Unis. Ils devront donner le "périmètre" de cette entité et l'"identité du ou des trustees" (gestionnaires). 

La présidente Anne Beauvois a également fixé des délais pour l'échange de conclusions entre les parties.

"Nous avons été destinataires (...) des pièces adverses depuis deux jours et encore ce matin, et il y a encore un certain nombre de pièces dont on doit prendre connaissance", avait en effet assuré Carine Piccio, l'un des conseils de David Hallyday, pour justifier un renvoi de l'affaire.

Depuis plusieurs semaines, la guerre est officiellement ouverte entre les deux aînés de la star et sa veuve Laeticia, devenue l'unique bénéficiaire de l'ensemble du patrimoine et des droits d'auteurs de la légende du rock français, décédée le 6 décembre à l'âge de 74 ans.

Dans leur assignation en référé (procédure d'urgence), David et Laura Smet demandent un droit de regard sur l'album que préparait leur père au moment de sa mort, ainsi que des "mesures conservatoires" sur les biens immobiliers et "la mise sous séquestre" des "redevances perçues au titre des droits d'auteur" de l'artiste. Et ce, dans l'attente que soit examinée par la justice une autre procédure, intentée sur le fond, concernant l'héritage. Cet examen par le TGI pourrait prendre des mois, voire des années.

L'ex-"idole des jeunes" avait travaillé une grande partie de l'année 2017 à son 51e album studio, qui doit sortir courant 2018 et pour lequel une dizaine de chansons ont été enregistrées.

"Cet album est-il posthume ou a-t-il été validé du vivant de Johnny Hallyday?", s'est interrogé Me Piccio à l'audience. Dans la première hypothèse, les aînés de l'artiste souhaiteraient exercer leur droit de regard. "Il faut aussi savoir quel est le travail exact fait postérieurement à la mort de Johnny Hallyday pour achever cet album", a-t-elle ajouté, demandant à Warner, la maison de production de l'album, de fournir les factures des studios où celui-ci a été enregistré.

"Atteinte à la dignité"

"Il faut mettre un terme à cette procédure qui porte atteinte à la dignité de ma cliente et met à mal l'honneur ses enfants", a contre-attaqué l'avocat de Laeticia Hallyday, Ardavan Amir-Aslani, qui s'est opposé au renvoi.

"Une campagne médiatique a été organisée", a-t-il ajouté, soulignant que Laeticia Hallyday n'était "pas la gangster qu'on s'attache à décrire". "Le trust est bénéficiaire de tous les biens de l'artiste et Laeticia Hallyday en est la bénéficiaire et, après elle, ses enfants. Que voulez-vous savoir de plus?", a-t-il lancé aux parties adverses.

Aucun membre des clans Smet et Boudou (nom de jeune fille de Laeticia Hallyday), n'était présent à l'audience, au contraire de nombreux journalistes.

C'est Laura Smet qui avait lancé l'offensive judiciaire le 12 février par un courrier envoyé à l'AFP, rejointe dans sa démarche par son demi-frère David, fils de Sylvie Vartan.

Les deux aînés ont déposé dans la foulée un recours sur le fond devant la justice française pour contester les modalités de succession de leur père, rédigées en Californie. Ils estiment que son testament les "déshérite", ce qui est interdit en droit français, et demandent "que la succession soit soumise aux règles de dévolution légales" en France. Aucune date n'a pour l'instant été fixée pour l'examen de ce volet de l'affaire, qui pourrait prendre des mois, voire des années.

Johnny Hallyday possédait deux villas à Los Angeles et Saint-Barthélemy ainsi qu'une autre à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine) détenue par une SCI dont il était actionnaire avec sa dernière épouse et leurs deux filles, Jade et Joy. Chacune de ces demeures est estimée entre 10 et 15 millions d'euros. Johnny disposait également des droits sur quelque 1 160 chansons.

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