On commence à avoir l'habitude, mais on remarque un changement de rythme, puisque les plaintes des justiciers conformistes se font de plus en plus insistantes sur les réseaux sociaux. La dernière tempête dans un gobelet d'eau concerne l'affiche du 70em festival de Cannes, sur laquelle on voyait Claudia Cardinale, qui avait 21 ans sur la photo d'origine, bondir sur un fond rouge. Certains héros et héroïnes des temps modernes ont remarqué, avec stupeur, que la photo d'origine avait été retouchée. Vous imaginez la révélation ! Des gens sont payés pour retoucher des photos afin d'en faire des affiches. Il faut vite « conscientiser » la masse des gens qui ne saisissent pas le caractère oppressif de cette opération pour sauver le futur.
L'actrice italienne a refermé le débat en envoyant un communiqué à l'AFP, dans lequel elle écrit, « je tiens à répondre à la fausse polémique dont j'ai eu les échos concernant l'affiche du festival de Cannes et les remarques de certains quant aux retouches de l'image ». Elle poursuit en expliquant qu'elle « n'a pas de commentaire à faire sur le travail artistique effectué sur cette image ».
« Il s'agit d'une affiche, qui au-delà de me représenter, représente une danse, un envol. Cette image a été retouchée pour accentuer cet effet de légèreté et me transpose dans un personnage rêvé ; c'est une sublimation… Le souci de réalisme n'a pas lieu d'être ici, et, féministe convaincue, je n'y vois aucune atteinte au corps de la femme ». Elle conclut par la phrase, « ce n'est que du cinéma, ne l'oublions pas. » Fermez le ban.