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Les salariés de Tati réclament l’aide du gouvernement 

Par Benjamin Rieth avec AFP

Plus d'une centaine de salariés de Tati et des autres enseignes d'Agora Distribution, du groupe Eram, placé en redressement judiciaire, sont venus demander lundi à Paris au gouvernement de s'impliquer dans ce dossier qui concerne plus de 1 700 salariés.

Le magasin Tati de Barbès, à Paris

Ils sont plus d’une centaine de salariés de Tati et des autres enseignes d’Agora Distribution, appartenant au groupe Eram, à être venus pour réclamer l’aide du gouvernement. Parmi eux, des manifestants venus de différents magasins de la région parisienne pour se rassembler à proximité du ministère du Travail. Un rassemblement de quelques dizaines de personnes s'est aussi tenu devant le magasin Tati de Lyon.

La loi Macron dans le viseur des syndicats

Les syndicats demandent que le groupe participe au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), qui concernera les salariés exclus des offres de reprise présentées, et qu'il s'engage sur des reclassements. "Eram a enregistré en 2016 la première perte de son histoire, à hauteur de -263,4 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 1,5 milliard, en baisse de 5%", se défend Me Franck Blin, avocat du groupe. S'agissant du PSE, "légalement Eram n'est pas obligé" d'y participer, aux termes de la loi Macron d'août 2015 qui a supprimé l'obligation pour les groupes de financer les PSE de leurs filiales en redressement judiciaire, a observé Me Mounir Bourhaba, l'avocat du comité d'entreprise d'une des trois sociétés d'Agora Distribution. Une situation unanimement dénoncée par les syndicats.

"Depuis le début de l'année, le groupe Eram a injecté environ 50 millions d'euros en aides directes et indirectes afin de viabiliser la situation financière de Tati, et faciliter ainsi sa reprise", ajoute Me Franck Blin. Selon lui, Eram "ne fait pas rien: il continue de mettre en oeuvre tous ses efforts pour que les repreneurs reprennent le maximum d'emplois", martèle-t-il.

"Maintenant on demande des faits"

Une délégation de l’intersyndicale CGT-CFDT-Unsa a été reçu par la nouvelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Le ministère s’est ainsi "engagé à (leur) apporter toute l'aide du gouvernement" et "à contacter la direction du groupe Eram", a indiqué à la sortie Mounir Bourhaba, l'avocat du comité d'entreprise d'une des trois sociétés d'Agora Distribution. "On est satisfait de ce qui a été dit, a observé Nicole Coger (CGT), mais maintenant on demande des faits", "que ce soit gravé dans le marbre". "Cela nous a rassurés, on y croit encore, on ne lâchera rien jusqu'au 29" mai, date de l'examen des offres de reprise par le tribunal de commerce de Bobigny, a renchéri Tahar Benslimani (CFDT).

Le ministère, qui est "conscient de la particularité du salariat" chez Tati, avec des employés qui y ont fait toute leur carrière et beaucoup de femmes, a aussi proposé la mise en place à Pôle Emploi d'une "antenne dédiée au reclassement", a précisé Céline Carlen (CGT). 

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