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Yannick Jadot : "Le Pen est la candidate des peurs, Macron celui des confusions"

Par Benjamin Jeanjean

Invité ce lundi de Territoires d’infos sur Public Sénat et Sud Radio, Yannick Jadot, éphémère candidat EELV à la présidentielle et désormais soutien de Benoît Hamon, a notamment fustigé le climat de cette campagne et plaidé pour une moralisation de la vie politique.

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Invité de Territoires d'infos sur Public Sénat et Sud Radio ce lundi, Yannick Jadot a balayé l’actualité politique sur de nombreux sujets, évoquant tout d’abord le cas guyanais sur lequel il a regretté un prisme métropolitain sans cesse arboré dans la sphère politique et médiatique. "C’est comme pour le chômage : les seuls chiffres officiels, ce sont les chiffres métropolitains. Il y a en permanence ce signal envoyé qu’il y aurait des sous-départements. Dans l’analyse qu’on peut faire de la situation politique, économique et sociale de la France, on parle souvent de la métropole en laissant de côté l’outre-Mer", a-t-il lancé.

Évoquant ainsi son ralliement à Benoît Hamon, Yannick Jadot est revenu sur les raisons de son choix et sur le climat actuel de la campagne politique. "J’ai fait ce choix pour tenter de faire gagner l’écologie, enfin, dans notre pays. Pas seulement pour qu’elle soit un élément structurant du débat politique, mais pour qu’elle gagne. (…) Vous aurez remarqué que cela ne fait que quelques jours que nous sommes rentrés dans la campagne des idées, après une période où nous avons eu les affaires, les affaires, les affaires… Cela continue d’ailleurs de feuilletonner autour de M. Fillon et Mme Le Pen. À qui ce climat a-t-il bénéficié ? À Marine Le Pen, la candidate de toutes les peurs, et à Emmanuel Macron, le candidat de toutes les confusions", a-t-il expliqué.

"Valls et Macron, co-auteurs d’un quinquennat rejeté par 80% des Français"

Lancé sur le sujet des alliances et ralliements divers à gauche, notamment vers Emmanuel Macron, Yannick Jadot n’a pas gardé sa langue dans sa poche. "Qu’un Jean-Yves Le Drian finisse chez Emmanuel Macron, c’est la pure logique politique ! Manuel Valls et Emmanuel Macron sont co-auteurs de ce quinquennat rejeté par 80% des Français aujourd’hui. Celui qui veut prolonger ce quinquennat rassemble tous ceux qui font de la politique depuis 30 ans (Alain Madelin, Robert Hue, etc.), et qui viennent nous dire à la télévision de faire attention à la montée du Front national... Mais ce discours de « barrage au FN », ça ne fait rien d’autre que le faire monter", a-t-il critiqué, avant d’envoyer une petite pique à Barbara Pompili, première membre du gouvernement à avoir rejoint le candidat d’En marche!. "Barbara Pompili, cela fait des mois, des années qu’elle veut des postes. Franchement, depuis que Emmanuelle Cosse, Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili sont au gouvernement, donnez-moi une seule mesure écologiste… Ils n’ont même pas obtenu Fessenheim, qui était la grande promesse écologique" a-t-il déploré.

Insistant sur le thème de la moralisation de la vie politique, Yannick Jadot a réaffirmé que la proposition de Benoît Hamon de supprimer l’immunité parlementaire était, "bien sûr", une bonne idée. "Arrêtons avec cette histoire de présomption d’innocence. François Fillon nie-t-il les faits qui lui sont reprochés ? Eh bien non. Il ne nie pas avoir engagé sa femme et ses enfants, il ne nie pas s’être fait offrir ses costumes et ses montres. Il ne nie pas avoir bénéficié d’enveloppes reversées par le Sénat à certains sénateurs... La seule question qui se pose, c’est de savoir si c’est éthique, moral, et si cela correspond à l’image qu’on veut avoir d’un président de la République. Ce que j’apprécie avec Benoît Hamon, c’est sa rigueur et sa fermeté sur sa volonté d’être ferme et indépendant vis-à-vis des lobbies", a-t-il assuré.

Nucléaire : une quinzaine de réacteurs encore en activité en 2022

Rejetant l’accusation du clan Fillon de l’existence d’un "cabinet noir" à l’Elysée ("il y a beaucoup de critiques à apporter au quinquennat Hollande, mais s’il y en a une qu’on ne peut pas lui faire, c’est de ne pas avoir laissé travailler la justice"), Yannick Jadot a conclu son passage sur le plateau en s’exprimant sur le calendrier de la sortie progressive du nucléaire promise par Benoît Hamon dans son programme. "Le calendrier, c’est d’abroger l’autorisation d’exploitation d’une centrale, et déclencher ainsi la mise en route de la fermeture. C’est l’entretien du nucléaire qui coûte cher aujourd’hui : Areva est quasi-mort, EDF en difficulté... D’ici 2025, nous étions à 23-24 réacteurs selon la loi prévue. D’ici 2022 avec Benoît Hamon, vous serez à peu près à une quinzaine".


Invité : Yannick Jadot - Territoires d'infos... par publicsenat

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