Le patron de l’entreprise aux deux milliards d’utilisateurs, qui vaut près de 500 milliards de dollars, a passé près de cinq heures à s’excuser quasiment en boucle ! Zuckerberg s’est d’abord, bien sûr, excusé pour l’affaire Cambridge Analytica. Non, jamais cette société anglaise n’aurait dû pouvoir utiliser les données de millions d’utilisateurs du réseau social comme elle l’a fait. "Qui est propriétaire des données ?", a demandé un sénateur américain. "C’est vous, c’est l’utilisateur", a répondu le jeune patron de 33 ans à des sénateurs qui étaient, pour la plupart, deux fois plus âgés que lui. "Pourquoi n’avez-vous rien dit pendant 27 mois, alors que vous étiez au courant du scandale ?", lui a demandé un autre. "Avec le recul, c’était une erreur", répond le jeune patron.
Et de se faire étriller dans la foulée, comme un petit garçon, par un autre sénateur qui lui a carrément lancé à la tête "Your User agreements sucks" ("Votre charte d’utilisation est nulle, elle est là pour couvrir vos fesses. Retournez voir vos avocats et écrivez-la en anglais").
Malgré tout, Facebook ne risque pas grand-chose. En tout cas, pas de démantèlement même si la situation de quasi-monopole ne fait pas vraiment de doute... Mark Zuckerberg a dit que ses concurrents s’appelaient Google, Apple, Microsoft, Amazon et Twitter, sans vraiment convaincre. Non, Zuckerberg risque, au pire, de devoir faire un chèque pour payer une amende. Le chiffre de 1 milliard de dollars circule...
Facile pour lui ! À l’issue de l’audition de son patron, l’action de Facebook a grimpé de 5% à la bourse de New York, 5% qui valent… 10 milliards d’euros. Ça valait le coup d’aller se faire sermonner par de vieux sénateurs dont certains savent à peine se servir d’un ordinateur...
Réécoutez en podcast l’édito de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio